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Découverte (et coup de foudre): Friedensreich Hundertwasser

Comme je l’ai mentionné auparavant, j’étais partie à Vienne pour la semaine histoire de changer d’air, de voir du pays et de découvrir des choses inopinées (à peu près le but de chaque voyage, en fait…) Eh puis il adonne que je sois littéralement tombée amoureuse d’un artiste multidisciplinaire d’origine autrichienne dont je n’avais jamais entendu parler auparavant : Friedensreich Hundertwasser. Malheureusement pour moi, il est décédé en 2000 en Nouvelle-Zélande, mais heureusement, le Hundertwasser Museum de la Kunst Haus de Vienne, lui, demeure. J’ai donc pu visiter la superbe exposition sur quatre étages présentant son œuvre et sa vie afin de me familiariser avec le travail et la philosophie de l’artiste – parce que, croyez-moi, la philosophie Hundertwasser peut s’étendre loin et longtemps!

D’abord, Hundertwasser, de son nom de naissance Friedrich Stowasser, était un peintre et un architecte profondément interpellé par l’écologie et la sauvegarde de l’environnement. Déjà à l’aube des années 70, il se préoccupait de l’empreinte écologique des êtres humains et tentait de combattre toute la « rectitude » qui régit les environnements urbains des sociétés occidentales. Il avait une sainte horreur des lignes droites et des angles droits, ce qui, d’ailleurs transparait avant toute chose dans ses travaux architecturaux (la photo de la Kunst Haus ci-haut en est un bon exemple). Et quand je dis « combattre », je ne métaphorise pas. Hundertwasser faisait de son art un véritable cheval de bataille, et il ne manquait pas d’orchestrer des coups d’éclats et des sorties publiques pour choquer son auditoire et véhiculer ses idées. Par exemple, en 1967, à Munich, il donne un discours en costume d’Adam intitulé : « Nude for the Right of a Third Skin ». Durant son discours, il exposait sa théorie selon laquelle l’être humain a trois « peaux » fondamentales : son épiderme, ses vêtements puis sa façade de maison. Or, selon lui, les réglementations en urbanisme trop strictes empêchaient les habitants des villes de revêtir leur troisième peau en s’exprimant sur la façade de leur maison ou de leur appartement. Malheureusement, je n’ai pas réussi à trouver de documents sur Internet à ce sujet, mais l’expo présentait des vidéos, photos et séquences télé incroyables durant lesquels il justifie le droit à la troisième peau et fait une démonstration de peinture de façade.

Ensuite, à partir de 1971, Hundertwasser s’embarque à bord du Regentag (Rainy Day), navire à bord duquel il traversera le globe en solitaire tout en méditant, écrivant et développant la pensée entourant son art. Il traversera la Méditerranée, contournera la corne africaine pour s’engager dans la traversée de l’Atlantique jusqu’au canal de Panama, puis continuer jusqu’au large des côtes néo-zélandaises où il s’installera définitivement. Si, dans les premiers temps, l’artiste s’était d’abord et avant tout consacré à la peinture, le reste de sa carrière sera davantage consacré à l’art symbolique et graphique. Dans l’exposition, on présentait certaines sérigraphies réalisées dans les années 70 ce qui, à l’époque, n’était pas commun. Appliquant son sens hors pairs pour la forme et la couleur à ses travaux graphiques et conceptuels, il deviendra un véritable pionnier de l’infographie moderne. Alors au-delà d’un grano fini, Hundertwasser laisse derrière lui une œuvre monumentale qui, curieusement, passe trop souvent sous couvert. Je vous propose d’aller consulter le lien suivant pour en apprendre davantage sur sa carrière et sa vie, et en attendant, je vous laisse avec cet aperçu de quelques unes de ses oeuvres:

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