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Magasiner ses vêtements avec un logiciel, c’est poche. Bon.

Un récent article sur Gizmodo présente une nouvelle application d'aide au magasinage interactif (ou de réalité shopping augmentée, appelez ça comme vous voulez). En gros, ça fonctionne toujours de la même manière : vous téléchargez dans l'application une photo de votre corps ou votre visage et essayez 1000000000 combinaisons différentes de produits cosmétiques, vêtements, chirurgies esthétiques et etc. Les logiciels de Facecake (ici, Swivel) sont présentement déployés dans plusieurs grands magasins des États-Unis, comme Bloomingdale's.

 

Ce qui nous amène à se poser la question suivante : oui mais, est-ce que c'est vraiment ça qu'on veut?!

 

Le rapport aux vêtements est résolument physique, sensoriel. On le porte, on le touche, on le brise, répare, lave, etc. Le vêtement, dans son usage quotidien, fait aussi appel à nos 5 sens. En mon sens, c'est justement quelque chose qui mérite (parce qu'intimement relié à notre image et estime) d'être choisi avec soin; l'expérience de « magasiner »  devrait se vivre avec les doigts, le corps, les yeux… vous voyez ce que je veux dire. 

Évidemment, l'expérience que je décris se ferait dans un endroit merveilleux et unique qui ne ressemble pas à un H&M le jeudi soir. Toutefois, en quoi un machin qui copie/colle maladroitement une robe sur mon corps agrémente mon expérience? Déjà qu'en 2012, on a encore de la misère à acheter des vêtements en ligne…

Ce type d'initiative donne vraiment dans la tendance à la gamification/gadgetisation dont les gens de marketing raffolent. Outre le fait de pouvoir dire WOHO! REGARDEZ NOTRE NOUVELLE PATENTE! et générer du « buzz », à quoi ça sert vraiment? De plus, les technologies (reconnaissance faciale/modélisation/etc.) nécessaires sont là, mais la fine pointe de celles-ci n'est pas encore disponible pour des usages grand public. Ce qui rappelle la fois où le Centre Rockland a fait essayer un truc du genre, sans trop de succès (en fait, sans succès pantoute).

Sans vouloir tomber dans les accusations de déterminisme technologique, il faudrait quand même que l'expérience sensorielle (dans le moment présent, YOLO, pis toute) ait préséance sur les possibilités qu'offre la technologie, et non le contraire. Ce n'est pas nécessaire de tenter de modifier (sans améliorer) nos habitudes de consommation avec des patentes qui montre de quoi on a l'air avec 15 livres en moins/un beau collier rose. Ça ne fait pas futuriste, bon.

Bref, l'idée reste quand même ludique. Comme dans cette vidéo de Vice où on voit l'animatrice magasiner sur un ordinateur dans le métro de Séoul. Et dire qu'on attend toujours le réseau 3G en dehors du mini-bout de la ligne verte…

 

 

Site web de Facecake.
N
ouvelle sur Gizmodo.

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