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Le déclin de l’empire Sears a l’air de s’amorcer… et c’est un peu triste

L'année dernière, quand j'étais au DESS en journalisme, j'ai participé au congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). Pendant un cocktail, je suis tombée face à face avec Michel C. Auger. Je suis devenue toute rouge, j'ai figé, puis j'ai tourné les talons et je suis partie. La honte. Message pour Michel : t'es cool et je m'excuse d'avoir l'air d'une inconnue qui se sauve en te croisant.

Mais, bon. J'adore son émission actuelle sur ICI Radio-Canada Première. J'aime aussi les chroniques économiques de Gérald Fillion. Ces deux-là sont capables de vulgariser les données, les chiffres et les nouvelles pour rendre ça compréhensible comme c'est pas possible.

Justement, hier soir, on y parlait des nouvelles mésaventures de Sears (le lien ICI). Puisque ça a rapport avec la mode, j'ai fait le tour de la question et voici ce que j'ai retenu. 

En gros, Sears ferme cinq magasins, dont leur magasin phare du Eaton Centre, à Toronto. Les baux commerciaux sont à vendre. Habituellement, ce genre de move annonce que ce n'est pas la joie qui règne (genre le Eaton), surtout que l'annonce survient un mois et demi après le départ de l'ancien CEO, Calvin McDonald. On parle d'une perte de 1000 emplois. 

Ceux qui connaissent les rouages du commerce de détail comprennent l'importance d'un flagship. Ces boutiques, qui doivent épater la galerie, coûtent cher. Souvent, la bannière absorbe les pertes (en loyer, en déco qui flashe, etc.) de son flagship grâce aux autres magasins plus normaux, mais qui roulent plus. Quand on ferme le flagship, c'est que les autres ne peuvent plus absorber les pertes. 

Les conséquences
Outre les 1000 emplois perdus (qui suivent 1000 autres pertes en 2013), il y a des conséquences à prévoirSears Canada appartient en grande partie à Sears Holding, la filiale américaine. La dernière fois qu'on a vu des magasins phares fermer boutique (oh le jeu de mots), les restructurations ont fait mal aux employés. L'exemple que j'ai en tête : Zellers.

Ne crions pas à la fermeture dès MAINTENANT, même si les ventes ont baissé de 30 % en quelques années. En 2013, la compétition des magasins hyper spécialisés (Nordstrom, Macy's ou même Simons) et les grandes surfaces à bas prix (hello Target) est très, très féroce. La marge entre profit et perte est de plus en plus mince.

L'entreprise doit se repositionner pour ne pas disparaître. Elle pourrait, par exemple, baisser de gamme et offrir des prix qui compétitionnent ceux du Target ou du Walmart, ou bien rester dans les marchés moins compétitifs comme les villes de taille moyenne. Je ne sais pas pour vous, mais quand je suis en ville, j'oublie l'existence de Sears. Chez ma maman, à Saint-Jean-sur-Richelieu, c'est plus naturel.

Sears doit également redorer sa marque. Être un endroit où on trouve des articles de qualité à meilleur prix (*tousse* des rip off de grandes marques *tousse*), c'est ordinaire et plusieurs autres grandes surfaces le font mieux. 

Malgré tout, 111 magasins au Canada, ce n'est pas rien. Attendons de voir ce que l'avenir réserve à Sears, une marque qui fait quand même partie de notre imaginaire collectif avec ses catalogues et ses comptoirs de commande. 

 

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