La féminité dans Cherchez la femme

(Petit rappel : n’oubliez pas que le 2 septembre prochain, c’est le compte-rendu de Barbe Bleue d’Amélie Nothomb! Aussi, Nos étoiles contraires [version française de The Fault in Our Stars] de John Green sera dû pour le 30 septembre. Marquez tout ça à vos agendas!)
 
Cherchez la femme est un recueil de nouvelles qui traitent des femmes, ou des relations que les personnages ont avec celles-ci. Les auteurs, qu’ils soient hommes ou femmes, nous dépeignent différentes facettes de leur perception de la féminité au travers des personnalités couchées sur papier.
 

Crédit photo : Wannado Nashville

 
Certains auteurs jouent avec les clichés, mais de façon efficace : les soupers de filles (Rafaële Germain, Nadine Bismuth, Annie L’Italien), la grossesse (Guy A. Lepage) ou la remise en forme (Caroline Allard). D’autres jouent dans l’insolite pour souligner la féminité à gros traits (India Desjardins, Alex Perron, Patrick Sénécal). Finalement, quelques nouvelles sont plutôt calmes, mais ô combien poignantes par le sujet délicat qu’on y aborde dans chacune (Claudia Larochelle, Sonia Sarfati, Podz).
 
La féminité a plusieurs significations pour moi : des choses que ma mère, mes amies, les femmes de mon entourage m’ont apprises, mais aussi selon ma propre évolution dans le monde et mes expériences personnelles. La féminité n’est pas un concept défini par des balises claires, chacun et chacune y va de son interprétation. Ce n’est pas parce que j’aime les voitures que je ne peux pas me sentir féminine avec du rouge à lèvres. Une autre femme qui ne se maquille jamais peut très bien raviver sa féminité avec une touche de mascara. Ou pas. Je porte souvent des robes ou des jupes, rarement des souliers à talons; je ne m’en sens pas moins femme pour autant, et ma façon de vivre n’invalide pas celles des autres.
 
Ce que je trouve bien avec ce recueil de nouvelles, c’est qu’on a aussi donné une voix à des hommes. L’histoire de Matthieu Simard par exemple : il s’est inventé une copine, en tout point parfaite, mais dont la « présence » prend finalement le dessus sur sa vie réelle. Ses idéaux s’avèrent envahissants, et il finit par rechercher la compagnie d’une femme en chair et en os… Qui lui fait regretter sa « blonde » imaginaire. Cercle vicieux entre l’inatteignable et la féminité tangible qui existe et dont il se languit, sans pourtant en être totalement satisfait.
 
Les représentations de la féminité par les différents auteurs sont marquées par leurs personnalités et ce qu’ils jugent comme étant féminin. On peut s’y reconnaitre ou non, mais l’important est de le situer en rapport avec soi-même. Certaines personnes vont dire que le regard de la personne qu’on veut séduire peut y changer quelque chose : si se faire dévorer du regard par votre dude quand vous portez une nuisette en dentelle vous fait sentir féminine, good for you! Mais n’oubliez pas que si vous êtes à l’aise avec vos choix/votre corps/votre VOUS intérieur, la relation avec votre féminité en sera d’autant plus authentique.