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Reyhaneh Jabbari ou pourquoi la peine de mort devrait être abolie partout dans le monde.
Crédit: http://www.horsemoonpost.com

En Iran, Reyhaneh Jabbari a été pendue ce samedi matin à la suite de sept longues années d'incarcération pour le meurtre d'un homme qui l'aurait abusé sexuellement et physiquement. 

Récapitulation des faits 

En 2007, alors âgée de 19 ans, Reynah Jabbari a poignardé Morteza Abdolali Sarbandi, un chirurgien et ancien employé du ministère des Renseignements iranien. Plaidant la légitime défense, Reynah a été condamnée à la peine de mort en 2009.

Malgré l'appel à la clémence de plusieurs groupes de soutien international, dont l'ONU et Amnistie internationale, la justice iranienne a décidé de maintenir la sentence. Selon le bureau du procureur de Téhéran, les éléments recueillis lors de l'enquête ont prouvé que le meurtre aurait été prémédité.

Par ailleurs, Amnistie a déclaré que l'enquête ainsi que le procès comptaient plusieurs irrégularités. Lors de son arrestation, Reyhaneh a été placée en isolement pendant deux mois. Tout contact avec sa famille était interdit. Elle n'a pas pu consulter d'avocat. 

L'ONU a tenté de dissuader la justice iranienne de maintenir la peine capitale affirmant que cette dernière n'avait pas pris en compte tous les éléments de preuve entourant cette affaire. Elle ajoute même que les aveux de la décoratrice ne seraient pas valides, puisqu'ils ont été obtenus par force. Une confession où elle a dit avoir acheté un couteau de cuisine (arme du crime) deux jours avant le meurtre et envoyé un SMS à un ami où elle écrivait vouloir tuer son présumé violeur. De plus, elle a mentionné qu'un autre homme était sur les lieux du crime.

D'un autre côté, la peine de mort aurait pu être évitée si la famille de la victime avait accordé son pardon, comme le veut la charia (loi islamique). Le fils, Jalal, demande à ce que l'identité du témoin soit révélée, chose que Reyhaneh a toujours refusé de faire.

Ceci n'est qu'un bref compte-rendu de cette sordide histoire. Que les accusations soient fondées ou pas, je crois que le débat devrait tourner autour de la peine capitale. Pourquoi la peine de mort existe-t-elle encore aujourd'hui? Que fait-on de la présomption d'innocence? Des droits de l'homme?

Je sais que les questions relèvent de jeux politiques, économiques et religieux. Que le facteur humain compte pour très peu dans la balance. Qu'il va falloir en gagner des batailles pour enfin de déclarer victoire.

Reste que ce qui m'attriste le plus dans toute cette affaire, c'est de constater que les seuls recours qu'ont ces femmes contre ce genre de crime (viol et violence corporelle) soient la violence ou le silence. Et dans les deux cas, elles en payent fort le prix au risque de leur vie.

R.I.P. Reyhaneh Jabbari.

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