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Un petit viol #AgressionJamaisDénoncée

Ça fait des années que je veux écrire ce texte. Depuis que j’ai une tribune, mais surtout depuis que j’ai bêtement menti à ma psychologue en lui disant qu’on ne m’avait jamais agressée. C'était un petit viol sur le side, t'sais. J’ai écrit ce texte de façon anonyme et je l’ai effacé. Plusieurs fois. 

Parce que, oui, dans ma tête, c’était juste un petit viol. Ça ne devait pas être plus grave que ça. Je ne me souviens même pas de son nom, même pas de sa face. J’avais 16 ans, j’étais saoule dans un party et je me suis couchée quelque part. Quand je me suis réveillée, y'avait un gars qui me doigtait. J’étais dans ma semaine. J’avais eu qu'une seule expérience sexuelle avant ça. Je lui ai dit non, j’ai fait un blackout, je me suis réveillée en boule, couchée à côté de Carolane. Dès que j'ai pu conduire, vers 6 heures du matin, je suis partie avec mes amies. Quand j’en ai parlé autour de moi, on m’a dit de ne pas en faire de cas, qu’il avait fait ça à plein de monde. Mon ami Jean-Philippe voulait lui casser la face. Je lui ai dit que ce n’était pas grave. 

C’était grave. Il a violé mon vagin. Il a violé mon intimité. Cela a eu des répercussions dans ma vie. Depuis, j’ai arrêté de dormir profondément, je ne peux pas dormir dans un endroit avec des gens que je ne connais pas et je déteste les voyages de groupe. Pendant trop longtemps, j'ai été en tabarnak pis j'ai bu ma peine pour être capable de faire l’amour. Sauf que dans ma tête, ce n’était même pas assez grave pour que je puisse faire quelque chose.

C’était un petit viol, un tout petit attouchement. Mais les conséquences ont été bien réelles et elles le sont encore.

***
 

Ce qui se passe en ce moment, c’est important. J’espère que ça va mettre dans la face à plusieurs personnes le fait que leur comportement est inapproprié. Que ça ne se fait pas. Que la violence sexuelle doit arrêter. 

Juste chez TPL, on est une maudite bonne gang à avoir quelque chose à dire. Et je veux écrire leurs témoignages. C’est important que ça sorte. Important aussi que les gars changent leur façon de voir ça. Les gars sont aussi des victimes, mais la plupart des violences sexuelles sont commises par des gars. Mais surtout, il faut qu'on arrête de dire qu'on aurait du faire attention.

CE SERA JAMAIS DE VOTRE FAUTE. TOUJOURS CELLE DE L'AGRESSEUR. 

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Voici les quelques histoires des filles de TPL. 

-Je ne voulais pas finir notre relation sexuelle, il le savait. Il a continué comme si rien n’était. C’était mon chum à ce moment-là. 

-En 6e année du primaire, le frère de mon amie (qui avait 5 ans de plus que moi) m’a touché pendant un film, devant tout le monde. 

-L’année dernière, mon ami a décidé qu’il était plus que mon ami. Il a franchi une porte même si je lui ai dit non. J’ai perdu un ami. 

-Mon chum est aventureux et me met de la pression pour faire des choses que je ne veux pas. Si je dis non, il dit que j’aime ça quand même et que je dois le faire pour le rendre heureux. 

-Il s’est forcé en moi, j’ai demandé plus de préliminaires. Il n'a rien voulu savoir. J’ai saigné. C’était assez sanglant pour que je ne veuille plus jamais le revoir. C’était au printemps dernier.

-Il y a 7 ans, le représentant d’une compagnie s’est forcé en moi, même si j’étais menstruée. Même si je n’aurais jamais rien fait avec lui. Il a gardé mon appareil photo pour essayer de me revoir. Il a laissé ses caleçons pour laisser sa trace. Je les ai mis à la poubelle. 

À 15 ans, on m’a forcé à faire une fellation même si je voulais juste embrasser le gars. 

-J’ai rencontré un gars dans un café. Il m’a violé chez lui. Quand je l'ai croisé 6 mois plus tard, il s'est présenté à ma famille comme si de rien n'était. 

-L’ex de la personne chez qui je restais est venu se coucher avec moi et m’a tout simplement violé. Il a dormi avec moi, et son chien a pissé sur mon tapis. 

-Pendant une entrevue d’embauche, il a mis quelque chose dans mon verre avant de se déshabiller et de me déshabiller. Je suis partie avec mon manteau et mes bottes dans les mains malgré l’hiver. 

-Dans un party à 15 ans, j’étais couchée sur un divan et un gars a baissé mes culottes pous essayer de me violer. Dans la suite des événements, je me suis enfuie. J’ai cassé ses deux doigts en fermant une porte dessus. Il est resté mon ami. 

-À 12 ans, le chum de ma tante m’a dit que je lui avais donné un boner quand ma robe est restée prise dans un truc et qu’il a vu mes culottes. 

-L’ex de mon ami m’a forcé à le frencher et m’a fait des attouchements. J’essayais de crier, mais sa main m’en empêchait. Je lui ai donné un coup de tête et je suis partie. 

-Il voulait que je lui fasse une fellation. Il a forcé sa graine dans ma bouche jusqu'à ce qu'il m'étouffe. Il aimait ça.

-J'avais 10 ans. Il m'a traîné dans un garage, m'a embrassé dans le cou plusieurs fois, je me suis débattue, je suis allée m'enfermer dans une pièce jusqu'à ce que ma mère revienne. Pas tant de dommage collatéral, mais ben de l'incompréhension. 

-À 15 ans, j'étais encore vierge. Une fréquentation du moment m'a forcé à le faire quand je lui est répété minimum 10 fois non à en pleurer. Il l'a quand même fait. Il m'a crissé là le lendemain et est retourné avec son ex. Après il racontait à tout le monde que c'est moi qui insistait. Of course
 

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