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La star de Bollywood Gauhar Khan reçoit une gifle à la télévision et ce n’est pas correct.
Crédit: http://www.tunismag.com/

Le 30 novembre dernier, l'actrice Gauhar Khan a été agressée sur le plateau de télévision de l'émission de télé-réalité Raw Star – un genre de Star Académie indien – par un spectateur. Akil Malik s'est levé de son siège, a réussi à contourner les gardiens de sécurité et a assené une gifle à la vedette. À sa défense, il a expliqué que selon lui, elle portait une robe un peu trop sexy : « C’est une femme musulmane, elle ne doit pas porter une robe aussi courte. » Malik a été immédiatement arrêté par la police. Il est accusé d'agression en vertu de l'article 354 du Code pénal indien. 

Fin du fait d'actualité. 

Cet incident soulève une problématique importante et la religion n'en fait pas partie. Que les deux protagonistes dans cette histoire soient musulmans importe peu. La religion sert ici de justificatif au geste. L'agresseur aurait pu être hindouiste, catholique, juif, alouette; la religion reste un prétexte. Point. 

Le problème est tout autre. Il réside dans le statut même de la femme. Un statut occulté par un pays qui malgré des lois et des droits continue à reléguer la femme au deuxième rang. Par son geste, Malik envoie un message clair : la femme n'est qu'un objet qu'il peut modeler selon ses principes et à sa guise. Et que toutes femmes qui s'opposent à cette ligne de pensée risquent de subir le même sort. Le fait que l'action ait été diffusée en direct lui donne une vritrine, renforce cette idéologie misogyne et surtout lui permet de la propager.

Le plus triste dans toute cette histoire, c'est que nous sommes plusieurs filles à être élevées dans cette culture masochiste, par peur de subir de telles représailles de la part de la gent masculine. Quand j'étais jeune, je devais m'asseoir d'une certaine manière, parce que t'sais les filles ça n'écarte pas les jambes. Je devais mettre des shorts en dessous des mes jupes/robes, parce que t'sais faut pas que les garçons voient ma petite culotte. Jouer avec les gars, c'était OK, jusqu'à un certain point. Ma mère me disait toujours de faire attention. Attention à quoi? No lo sé. J'ai compris en vieillissant que ma mère avait peur. Peur que je me retrouve dans des situations pas trop jojo. Elle avait confiance en moi, en mon jugement, mais pas en eux, les hommes. 

Je sais, c'est dommage de généraliser ainsi, mais quand on pense qu'en Inde, des hommes attaquent les femmes à coup de bidon d'acide, les viols collectifs font la une et que maintenant il est possible de poser de tels actes de violence en direct à la télévision, je me demande si ma mère n'avait pas raison d'avoir aussi peur.

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