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Série « Beauté Fatale » : savoir d’où on vient pour savoir où on va!
Crédit: Instagram/@josianes

Comme je vous ai dit hier dans ce billet, j’ai décidé de faire une série de billets pour parler du grand sujet qui entoure le documentaire en deux parties de Léa Clermont-Dion. La diffusion du premier est ce soir, ne manquez pas ça! Autrement, les documentaires sont habituellement offerts sur le site de Télé-Québec après leur diffusion. 

Quand j’ai vu les deux parties, je me suis demandée pourquoi je rejetais autant le modèle qu’on me proposait, pourquoi je ne me maquillais plus et comment j’en étais arrivée à accepter mon corps (même postgrossesse). 

La première partie de ma réflexion, c’est donc le constat de mon introspection, parce que c’est quand on sait d’où on vient qu’on peut savoir où on s’en va.

Ma mère ne s’est jamais vraiment maquillée, je n’ai donc jamais vraiment eu cette pression-là. Mon père a une vision très arriérée de la femme et c'est tellement ridicule que j'ai toujours préféré penser le contraire de lui.

Je me suis vraiment fait niaiser au secondaire. On m'a gentiment demandé de me suicider pour le fun et on a longtemps ri du fait que je n'avais pas de seins. Carolane et moi, on s’est fait flusher de toutes les gangs de notre polyvalente, même de celle des rejets. Je pense que c’est à ce moment là que j’ai rejeté le moule qui m’entourait, parce que je ne voulais pas être comme les autres, surtout pas comme mes bullies. J'ai passé mon secondaire à vouloir grossir parce que le stress me faisait fondre. D’un autre côté, j’étais incapable de manger de la malbouffe. Sûrement parce que c’était la seule affaire que je pouvais contrôler. 

Depuis que j'ai eu un enfant, mon corps a changé, mais je ne me suis jamais autant sentie bien. La beauté de se faire traiter de grosse, c’est que tu as toujours une gang de gens qui vont te défendre, parce qu’ils savent que c’est méchant, que tu viens juste d’accoucher pis que de la peau, ça ne se replace pas en criant ciseau. 

Je ne me maquille jamais pour aller travailler, principalement parce que j'adore dormir et parce que me démaquiller, ça me fait vraiment chier. Je suis autant paresseuse quand vient le temps de m'habiller : le trois quarts de ma garde-robe est composé de trucs que je porte de la même façon depuis des années et je me fous royalement de la taille de mes vêtements.

Je n’ai pas tant peur de vieillir, pas parce que je suis encore jeune, mais parce que je me suis toujours sentie vieille. 

Pis oui, des fois la forme de mon corps me gosse, mais j'essaie d'en rire avant d'en pleurer. J’ai écrit des choses pour ne pas avoir à vivre enfermée avec des idées connes qui ne sont pas les miennes sur mon corps et l’espace qu’il occupe.

Depuis longtemps, je ne lis presque plus de magazines et je n’ai pas le câble non plus. J’écoute la radio, je choisis les émissions que j’écoute et je ne crois pas que je suis influencée par l’apparence des actrices/des mannequins parce que ça ne m’intéresse tout simplement pas. 

J'ai vraiment de la difficulté avec le rapport de performance, je vise le rapport du correct. Si on me demande si je me trouve belle, j'aime mieux dire que je me trouve correcte pis c'est correct dans mon cœur d'être correcte. Je ne veux pas être extraordinaire, je veux être humaine. Je veux être différente, mais je veux surtout être fidèle à moi-même, parce que je pense que la meilleure façon d'être heureuse, c'est de se connaître et de s'aimer pour ce qu'on est. Pas pour ce qu'on voudrait être.

Fait que c’est ça mon bagage; j’espère que ça va vous aider à voir de façon plus claire mon cheminement à travers la vision de mon corps et la pression de la beauté. 

Dites-moi, avant la première partie du documentaire Beauté Fatale présentée ce soir, comment est-ce que vous vous percevez et qu’est-ce qui fait que vous aimez ou pas vous maquiller? 

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