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Sweatshop : la télé-réalité coup-de-poing et les questions que ça pose sur le monde de la mode
Crédit: Screenshot/Trailer de Sweatshop
Je suis mitigée. J’ai passé la journée à me demander ce que je pouvais bien écrire là-dessus, parce que parler de sweatshops, c’est fucking complexe. Genre, c’est dur de négocier entre ma position de fille blanche privilégiée et de blogueuse mode, mais aussi du point de vue d'une personne qui s'est tournée vers la simplicité (plus ou moins) volontaire.

Il y a plusieurs problématiques avec le milieu de la mode. J’essaie d’en parler le plus possible. Par contre, je dois avouer qu'avec un bébé, il m'est impossible d'éviter les grandes chaînes, parce que ça coûte moins cher et qu'il grandit vite. 

J’essaie de diversifier ma garde-robe, de ne plus acheter un morceau juste parce que OMG, c’est à la mode. De porter mes affaires plus souvent, et plus longtemps. De faire attention en les lavant pour que je puisse les porter encore et encore. J’essaie de privilégier les marques d’ici parce qu’au moins, ça fait rouler l'économie somehow.

Je suis mitigée par une série comme ça, parce qu'il faut vraiment vivre sous une roche pour ne pas savoir que les sweatshops existent. Je veux dire, il existe des sweatshops dans le quartier Chabanel pis personne n'en parle. Parce que c’est moins « glamour » un sweatshop ici. 

À part limiter sa consommation de vêtements (ce qui entraîne des fermetures de boutiques), il n’existe pas de solution facile, idéale et parfaite. Même le coton bio prend des terres qui pourraient servir à quelque chose de mieux, genre nourrir les populations (et leur laisser de l'eau potable à boire). Et du bambou, ben ça vient avec un traitement chimique comme la cellulose, tout comme les fibres faites à partir de plastique. 

La vérité c'est qu'on vit dans un monde capitaliste. On me fait croire que les vies des travailleurs de ces usines seront meilleures après une révolution industrielle pis toute, mais je sais très bien que les entreprises vont juste partir. Qu’ils vont faire faire leurs guenilles ailleurs. Polluer d’autres places. Et faire comme si c’était correct aussi. C'est le prix à payer pour avoir un t-shirt à 12 piastres.

La mode d’ici est cassée. On a perdu de vue le vrai prix d’un chandail et la durabilité réelle de celui-ci. De toute façon, nos usines sont vides, et les compagnies sont parties. Il manque d’entreprises qui font des trucs super à la mode ici. Qu'elles ne sont pas assez à la mode. Ou trop bobo. Trop plateau. Et qu'elles ferment.

Ça me fait chier parce qu’on me fait croire que d’acheter des vêtements sur un site Web qui copie les copies des grandes chaînes, c’est correct. Un chandail, ça ne coûte pas 3 $ à produire. On appelle ça du dumping. Mais on a ouvert les barrières. 

J’aimerais ça trouver des solutions, et surtout en donner. Mais je ne sais pas quoi dire. Si tout le monde commence à consommer vintage, les rayons vont être vides dans pas long. Si tout le monde interrompt sa consommation, il y a ben du monde qui va perdre sa job. Remplacer une production de vêtements par une autre, ça n'aide pas tant. Encourager les entreprises d’ici, ça aide, mais les gens n’ont pas le budget pour ça. Mais en prenant le choix d'arrêter d'acheter du linge chaque semaine dans de grandes chaînes, ça permet d'acheter local. Mais ça veut aussi dire que d’autres gens vont perdre leurs jobs

Bref, on aura parlé de cette série hier sur Facebook, aujourd’hui sur TPL, pis demain, on va parler de quelque chose d'autre. Et rien ne sera réglé.

Quel est votre sentiment face à l'industrie de la mode? Où est-ce qu'on s'en va?

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