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C’est correct de parler de dépression un peu tout le temps. #BellCause
Crédit: Bell

La première fois que j’ai parlé de ma dépression et que j’ai vu que ça « choquait », j’étais dans un bar. C’était la fête de mon amie et ça m’avait pris tout mon petit change pour me déplacer à 100 mètres de mon appartement. J’avais eu deux rendez-vous avec ma psychologue pour me préparer à cette soirée. J’avais fait ma tentative de suicide peu de temps avant, alors disons que je passais ma vie à marcher sur des œufs pour essayer d’aller mieux.

Je chillais avec un Perrier dans les mains et une fille que je connaissais un peu est venue prendre de mes nouvelles :

– Eille salut, me dit-elle.
– Allô, que je réponds.
– Tu bois pas ?
– Non, je peux pas, je prends des médicaments.
– Ha! Tu es malade? Comment ça? Qu’est-ce que tu as?
– Ben, c'est parce que je suis en dépression.
– Eh OK, pourquoi tu me dis ça? On n'est même pas des amies proches.

J’étais un peu gossée, genre. Je me demandais vraiment c’était quoi son problème et je ne comprenais pas sa réaction face au fait que je parlais ouvertement de ma maladie. J’aimerais vraiment dire que c’est la seule fois que je me suis fait shame dans la vie à cause de ma maladie mentale, mais ce serait un mensonge. Ça m’est arrivé au travail, à l’école, avec des amies, dans ma famille et sur Internet. Souvent, j'ai expliqué gentiment en quoi ça consistait. D'autres fois, je l'ai crié. Mais je n’ai jamais ressenti de honte à parler de ma maladie et à expliquer mes limites.

Il faut savoir que dans la vie, je ne suis pas la personne la plus pudique en général. La gêne est un concept que je ne comprends pas trop, mais je suis quand même capable de respecter les normes de la société. Certains pourraient prétendre que j'en dis trop, mais j’aime mieux penser que je suis transparente.

Tout ça pour dire qu'on ne devrait JAMAIS avoir honte de parler d'une maladie mentale et de demander de l'aide. Chaque fois que j’ai parlé de ma dépression sur Ton Petit Look et TPL Moms, j’ai réussi à aider des gens à s’en sortir en demandant de l’aide. J’ai été la petite tape dans le dos. J’ai vraiment réussi à changer des choses en partageant ma maladie, les conséquences, les ups and downs.

C’est aussi en parlant des maladies mentales qu’on réussit à les démythifier. C’est en parlant de ma dépression que j’ai trouvé de l’aide et de la compassion. C’est en parlant aux gens qui souffrent qu’on peut les aider à trouver de l’aide pour aller mieux.

Aujourd’hui, c’est la journée Bell Cause pour la cause de Bell Canada et je vais en profiter pour parler de ma maladie en sacrament. Je n’ai pas honte. Je suis en train de m’en sortir un pas à la fois. Je sais que ça va avoir plus de répercussions positives que les deux/trois jugements de valeur des gens qui pensent que dans la vie, il faut paraître fort.

Que vous soyez atteintes d’un trouble anxieux, de dépression, de T.O.C. (trouble obsessif compulsif), de TPL (trouble de personnalité limite), de bipolarité, etc., vous avez le droit de demander de l’aide, d’en parler et de tout faire pour aller mieux. En tout cas, j’espère qu’un jour la majorité de la population va comprendre ça, notamment grâce à des journées comme aujourd’hui.

Est-ce que vous allez participer à la journée Cause pour la cause ? 

Pour obtenir de l'aide, il y a des informations ICI.

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