#ÉpaisseGate et les conséquences sur la perception qu’on a de Marie-France Bazzo.

Je commence par un aveu. Parce que tsé, #bloguelife. Je suis rarement levée le matin pour écouter l’émission de radio « C’est pas trop tôt », à ICI Radio-Canada Première. On se lève plus tard par chez moi. Donc, je n’ai pas pu écouter les échanges en direct.
 
C’est quand j’ai fait ma tournée sur Nightlife pendant que je buvais mon premier café à la job que j’ai vu les deux articles sur l’imitation de l’accent québécois par l’humoriste Sophia Aram durant une émission française et sur la virulente entrevue de Bazzo mercredi matin.  

En gros, Marie-France Bazzo a dit sur Twitter qu'elle ne trouvait pas l'imitation de Aram drôle et que l'humour avait ses limites. Aram a rétorqué en disant à Bazzo qu'elle était « épaisse ». Bazzo a donc invité Aram à une entrevue le lendemain matin, où la tension était palpable.

 
Même si je ne suis pas d’accord avec plusieurs points émis par Marie-France Bazzo ET que je ne suis pas d’accord avec les propos de Sophie Aram, je trouve qu’il y a une différence entre l’humour intelligent et le fait de jouer dans des lieux communs faciles pour faire rire.
 
Je suis vraiment bouleversée par les réactions du monde en général sur le commentaire de Aram face à Marie-France Bazzo. Entre traiter une personne d’épaisse et expliquer clairement que dans un climat post-Charlie-Hebdo, on remet mal en question la limite de l’humour, c’est un monde. Même si on utilise des guillemets (même pas des guillemets français en plus T’SAIS).
 
C'est correct de ne pas aimer le type d'humour d'une personne, ou de trouver une joke plate. Ne pas aimer une blague ne fait pas d'une personne un être plus stupide qu'un autre. Autant une que l'autre, elles ont droit à leur opinion. Disons que les opinions ont l'air toujours plus intelligentes quand on n'y va pas d'insultes. 

Ce qui me sidère dans le cas présent, c'est que le call de Sophia Aram a ouvert la porte à une campagne contre l'oeuvre entière de l'animatrice. Traiter une femme ou une personne médiatique d’épaisse quand elle sent un malaise par rapport à une situation, parce que son opinion ne nous plaît pas, ça ouvre la porte à dénaturer le commentaire, le sortir de son cadre et le transposer sur un autre.
 
Simplement dans les commentaires de Nightlife, une personne l’a traité d’épaisse en générale, de fille qui s’habille en guidoune… lui a surtout reproché d’être très souvent malade. DONNEZ-Y DE L’ÉCHINACÉE QQ1.
 
Qu'on l'aime ou pas, Marie-France Bazzo a ouvert des portes. Elle doit chausser les souliers d’un grand homme de la radio. Elle travaille extrêmement fort pour ses présences à la radio et à la télévision. Elle a montré qu’une femme au physique « différent » peut se forger une place de taille et surtout une place de choix. C'est une journaliste qui fait des entrevues pertinentes et c’est clairement sa force.
 
Que Marie-France Bazzo bafouille, ça n’en fait pas une épaisse. Je vous mets au défi de prendre sa place une minute. Pour avoir vu des studios de radio, ça roule en tabarouette. La plupart des shows de radio vivent des adaptations et des moments d’égarement. J’écoute la radio à journée longue, j’en entends très souvent.
 
Marie-France Bazzo a fait preuve d’un grand courage en acceptant de passer en entrevue une humoriste qui l’avait traitée d’épaisse la journée d’avant. Même si la confrontation était plutôt décousue, je me demande comme n'importe qui d'autre aurait réagi en se faisant critiquer aussi ouvertement, en ondes avec des milliers d'auditeurs. 
 
Je me demande surtout comment une personne qui n'est pas d'accord avec les propos de Marie-France Bazzo à propos de Sophia Aram puisse remettre en cause tout ce qu'elle est. De ses compétences, jusqu’à la forme de son corps. Ça, c'est ridicule.

Être fan ou pas de la façon d'animer une émission, c'est correct. Mais ça transforme personne en épais.