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L’histoire de la minijupe : une mini qui en dit long!
Crédit: Betina Lou

Définition
La minijupe est une jupe très courte qui s’arrête à la mi-cuisse selon Le Larousse et « dont la longueur ne doit pas excéder 10 cm sous les fesses pour mériter cette appellation » selon Sophie George dans Le vêtement de A à Z. On niaise pas!
 
Apparition et évolution
On attribue la « création » de la minijupe à Mary Quant, designer britannique des années 1960. Certains pensent qu’on la doit plutôt au créateur de mode français André Courrèges. Quant est diplomate : « Ni moi ni Courrèges n’avons eu l’idée de la minijupe. C’est la rue qui l’a inventée. »

On associe la minijupe à l’émancipation de la femme et à la révolution sexuelle. La minijupe est provocatrice : les Anglaises du Swinging London exhibent leurs jambes autrefois pognées dans les jupes-crayons. Elles portent la mini avec des souliers plats pour encore plus de confort, pour « courir après l’autobus », précise Mary Quant. Indépendance, liberté et sex appeal, oh yeah. À l’époque, les Pays-Bas ont même interdit la minijupe parce qu’elle était trop provocante!

La minijupe perd de sa popularité dans les années 1970. Triomphent plutôt la jupe longue et les jeans pattes d’éléphant. C’est pas facile de s’asseoir en indien dans le gazon en minijupe, les hippies l’ont vite compris!

La minijupe, depuis les années 1960, n’a jamais tout à fait disparu. En cuir, en denim, en suède, bouffante, trapèze, à carreaux, on la retrouve sous les formes les plus diverses. C’est un incontournable depuis Twiggy et compagnie.
 

 
Question féministe
N’y a-t-il pas néanmoins un malaise avec la minijupe et l’émancipation de la femme? Oui à la liberté du choix vestimentaire, que ce soit le port du pantalon, de la minijupe ou du costume d’astronaute. Dans les années 1960, la minijupe est symbole de la révolution sexuelle où les femmes prenaient contrôle de leur sexualité. Mais certains sont là pour se plaindre qu'elles s’exhibent et qu'elles se dévoilent au regard des autres en même temps.

En 2015, le choix de porter ce que l’on veut ‒ sans se faire juger ‒ est à mon avis une demande légitime, voire nécessaire. Par contre, il y a toujours des gens prêts à se scandaliser si ladite femme « en contrôle de sa sexualité » n’est pas une brindille à la Twiggy ou à la Kate Moss. Et combien de fois n’avez-vous pas lu dans un magazine de mode que la minijupe n’est pas pour les « femmes d’un certain âge »? Comme si la liberté sexuelle passait date après quarante ans!  

Est-ce que la minijupe décomplexe la femme qui assume son corps et sa sexualité, qui privilégie le confort de ses mouvements? Ou la minijupe ne transforme-t-elle pas les femmes en objet du male gaze? Les femmes ont-elles peur d’oser la minijupe, passé un certain poids, passé un certain âge? On jase!

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