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Comment se pardonner d’être une adulte ratée.
Crédit: Alex Viens

Quand j’étais petite, je trouvais le temps vraiment long et je pensais que tout le monde naissait pour occuper un certain âge. Les adultes allaient rester des adultes, les enfants des enfants… Et je pensais que j’allais avoir 7 ans toute ma vie.

J’ai maintenant 21 ans. Et je suis complètement sidérée.

Je sais que je suis une adulte, parce que je préfère les odeurs de fleurs ou de noix aux odeurs de framboises et de pamplemousse au Body Shop. Je le sais aussi parce que j’ai commencé à être excitée par des rouges à lèvres bruns. Pis je pense honnêtement que le thé, ça ne goûte pas juste l’eau chaude. #FullAdulte
 


Crédit : Alex Viens

Une ligne qui tremble
L’affaire c’est qu’être adulte, ça veut aussi dire devoir se faire confiance. J’ai toujours été une personne brouillonne et mal organisée. Pis je n’ai jamais eu l’impression de comprendre ce qu’on attendait de moi, dans la vie. Et ça, c’est probablement ce que je trouve le plus difficile dans le fait d’être une adulte : devoir être mon propre support system et accepter que dans le vrai monde y’aura pas toujours quelqu’un pour me taper dans le dos et me dire : « Tu fais bien ça, la grande! ».  

Parce que c’est justement ça le gros mensonge : la majorité des gens n'ont aucune idée de ce qu’ils font. Et beaucoup de gens, comme moi, se laissent guider par les obligations et le stress. Je trace littéralement mon chemin au gré des hasards et des situations que je n’ai pas le choix d’affronter. Comme si tout était à refaire; déconstruire les attentes que j’avais à l’adolescence, déconstruire les mythes de la vie d’adulte, déconstruire la personne que je croyais être…
 


Crédit : Giphy
À chaque personne son histoire

Si devenir adulte, c’est dire au revoir à l’enfance, le plus gros choc pour moi a été de réaliser que je ne me définissais pas par les 20 premières années de ma vie. J’ai lutté longtemps contre mon enfance gâchée et la peur des autres, la peur de moi-même. Longtemps, j’ai cru que ma famille éclatée avait ruiné mon avenir et ma « normalité ». Mais ce grand choc justement, c’était de comprendre qu’une fois mon indépendance acquise (dans mon cas, c’était mon départ en appartement), j’allais pouvoir faire la paix avec ce que les autres avaient fait de ma vie.

Parce que devenir adulte, c’est un peu avoir la liberté de nos contraintes. On ne peut pas décider de tout, mais on peut décider d’être responsable de sa vie, des gens qu’on côtoie, de son bonheur. Sans adhérer au très néolibéral « quand on veut, on peut », je pense qu’il y a moyen de décider un peu de la personne que l’on veut être. (Pis décider qu’on mange du gâteau McCain pour souper, c’est vraiment nice aussi.)
 


Crédit : Giphy
Voir plus loin
C’est correct d’être un peu brouillon. On sait jamais ce qui peut arriver dans un mois, dans un an. Qu’est-ce qui va nous amener à changer, à quoi on va finir par ressembler? C’est ça qui est le fun dans le fait de se laisser toucher par les choses qui nous entourent. Chaque jour j’apprends un peu plus comment dealer avec la vie, avec les gens. Et chaque jour j’accomplis des choses qui m’auraient paralysée étant plus jeune. C’est comme ça qu’on en arrive à être un peu moins sauvage, je crois. (Pis à aimer le rouge à lèvres brun pis le thé, I guess.)

De mon petit cœur au vôtre : restez courageuses et courageux. Et si l’angoisse est trop grande par moments, rappelez-vous qu’on est au moins deux à faire un peu dur pis que c’est bien correct.

Qu’est-ce que vous avez compris de votre passage à « l’âge adulte »? Parlez-moi de vos moments gâteau McCain.

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