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Arrêter de chialer? Ben voyons donc!
Crédit: Camille L. De Serres

Briser les tabous, parler de shaming en tout genre, d'intimidation et de discrimination est au goût du jour. Enfin. Une bonne chance qu'on répand un contre-message sur les internet qui regorgent d'attaques faciles et anonymes.

On témoigne, on partage, on s'aime.

C'est important. Mais dans les réponses aux attaques, il me semble qu'on retrouve beaucoup de chialage et peu de solutions.

Les chroniques ancrées dans une bonne dose de chignage sont sûrement les plus populaires. Le rapport au négatif est le pain et le beurre de nombreux chroniqueurs, l'or sombre des humoristes.

Une de mes chialeuses notoires favorites, Josée Blanchette, a décidé de mettre la pédale douce sur ses plaintes quotidiennes. Ça m'a soulagée qu'elle aborde le sujet.

Je me sens presque criminelle de ne pas trouver l'hiver insupportable, d'aimer la neige, d'écouter Radio X pour en rire et de trouver tous les humains qui croisent mon chemin digne d'intérêt.

Je suis peut-être un peu fleur bleue.

Sans être naïve ou insouciante, j'approche les gens et les jours comme j'aimerais qu'on m'aborde, avec ouverture et sans trop d'attentes.

On a tous un sens de l'observation et de l'esthétique, un vécu qui teinte notre (disons premier) jugement sur une personne. Le problème, c'est au moment où on attribue les caractéristiques de ce premier jugement à la personne en face de nous. Sur Internet, c'est encore plus tentant de prendre des raccourcis. L’être humain est derrière son écran, sa forteresse virtuelle, son makeup social.

Approchez les gens pour ce qu'ils ont de beau et ils vous montreront ce côté d'eux. Je me demande souvent qu'est-ce que l'autre peut avoir fait d'extraordinaire dans sa vie. Parfois, ceux qui parlent le moins en ont le plus à raconter. 

Le principe est aussi valide dans l’autre sens. Répète-moi que je suis gaffeuse et je le serai encore plus. True story.

On intériorise souvent ce que les autres pensent de nous. Si vous avez été élevé en étant valorisé, il y a plus de chance que votre estime soit bonne. L’inverse est aussi vrai.

Imaginez.

Chaque fois qu'on chiale sur quelque chose, on s'imagine des solutions. Quand survient un problème, on fait la même chose. Si quelqu'un nous goooooosse on lui trouve une qualité. On imagine des licornes, des arcs-en-ciel et des enfants qui dansent dans un champ de marguerite en chantant du John Lennon.

Mais je ne suis certainement pas la seule. Des projets comme Portrait de Montréal et Humans of New York sont des initiatives qui racontent par la photo des histoires d'inconnus qu'on pourrait rencontrer dans la rue tous les jours.

Avec chacune des photos de personnes rencontrées dans la rue, on découvre une histoire ou une phrase que la personne croquée a bien voulu partager. Elles ont le pouvoir de surprendre, d'attendrir, d'émouvoir, mais surtout de remettre en perspective les jugements qu'on pose sur les humains qu'on rencontre, sans connaître leur histoire.

Je suis fleur bleue et je l'assume!

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