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Femme policière : pas besoin de faire 8 pieds 4 et de peser 200 lb pour être compétente!
Crédit: stuff.co.nz/Montage par Marie-Eve Jarry

Maude (nom fictif) ne fait que 5 pieds 3 pouces, 120 lb. Pas tout à fait une armoire à glace. Pourtant, elle est policière depuis maintenant 5 ans et demi.
 


Maude en plein travail (c'est une blague. Such montage.)
Crédit : Huffington Post, montage par Marie-Eve Jarry

 
Elle se doute bien que si elle avait été plus costaude ou plus grande, la première impression auprès de ses collègues aurait été moins difficile. Mais en fin de compte, ça ne change pas grand-chose : « Tout dépend de la façon dont tu réagis relativement à une intervention. C’est vraiment ça qui détermine si tu es one of the boys ou pas. Si tu figes, tu perds toute ta crédibilité. J’ai vu des gars de 6 pieds figer sur place et des filles de 5 pieds foncer dans le tas.
 
C’est surtout dans les cours d’intervention physique (autodéfense, judo, techniques d’immobilisation, maniement des menottes, points de pression, etc.) que les gars nous testent le plus. Pendant les simulations, ils mélangent les sexes, histoire de faire plus réel. Il n’y a pas de coups bas, mais ils ne se gardent pas de gêne. » Autrement, Maude se fait rassurante et dit qu’en dehors de ces situations, il n’y a pas d’inégalité entre les sexes.
 
Pourtant, les femmes se font toujours rares en techniques policières. Vite vite, Maude évalue que les femmes représentaient ⅓ de sa promotion. En fait, la réalité est moindre et l'écart s'agrandit à mesure qu'on monte en grade.

 
D’après un rapport publié en décembre 2014 par l’Observatoire de la relève policière et des trajectoires professionnelles, alors que les femmes occupaient 13,7 % de l’effectif policier canadien en 2000, cette proportion a atteint 20,2 % en 2013. Donc, ça s'améliore, mais il y a encore du chemin à faire.
 
Avec des modèles féminins si rares dans les forces de l’ordre, pourquoi Maude a-t-elle choisi cette voie?
 
« En fait, c’est mon voisin qui était policier! Ça m’intéressait beaucoup quand il m’en parlait et en secondaire 4, j’ai pu aller faire un stage d’un jour avec lui et j’ai eu la piqûre. »
 
Comme quoi une passion qui naît jeune reste ancrée malgré les épreuves. Parce que Maude ne l’a pas toujours eue facile à son arrivée sur le marché du travail. À l’époque, elles étaient 4 ou 5 femmes dans un poste d’environ 50 policiers.
 
« En général, ce sont les plus vieux policiers qui rechignent à travailler avec une femme. Bien sûr, quand tu es nouveau, peu importe le métier, tu dois faire tes preuves. [Mais en technique policière, peut-être que] les gars ont un œil plus critique quand il s’agit d’une fille. » Des exemples? Un collègue qui affirmait ouvertement ne pas vouloir travailler avec des femmes… un autre qui scrutait son travail BEAUCOUP plus que de raison…
 


Same as usual, quoi.
Crédit : Giphy

 
Mais cela ne l’énervait pas tellement : elle était compétente et le savait. Et apparence que le premier a fini par l’admettre, puisqu’à son départ pour un autre poste, il est venu lui serrer la main pour lui dire « Sans rancune, tu fais une bonne job. » Et il avait raison, car le partenaire actuel de Maude a demandé à changer d’équipe pour aller travailler avec elle! HA!
 


Crédit : Giphy
 
Bref, la confiance, c'est tout ce que ça prend pour réussir ce qu'on veut, peu importe ce que c'est! Et si vous n'êtes pas tant confiantes, comme disait Amy Cuddy en TED Talk : fake it til you become it!
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