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Intrusions ratées dans ma vie privée : c’est assez!
Crédit: vygieblog.com

Je ne suis pas parano avec les renseignements personnels recueillis par Facebook, la GRC ou autre, mais je dois admettre qu’une chose m’exaspère : les tentatives d’intrusion dans ma vie privée par de simples mortels.
 


Crédit : gleewikia.com

Je suis une fervente défenderesse du : « J’expose bien ce que je veux et après, si vous voulez en savoir davantage, rapprochez-vous de moi ». Si ça fonctionne, vous entrerez dans ma vie et APRÈS, on se parlera sérieusement. Bref, on gagne à me connaître, comme on dit. Au final, c’est à moi de décider.
 
Je suis assez « pudique » et réservée dans la vie et sur les réseaux sociaux : je m’efforce de ne publier que des choses qui révèlent de manière assez limitée ma vie personnelle et professionnelle. Des trucs sans conséquence ou des faits déjà publics. Surtout, j’aime croire que des gens que je connais à peine ne peuvent pas se faire une carte mentale de mes déplacements, de mon horaire ou de la configuration de mon appartement. C’est ma vie. Je ne suis pas une personnalité publique. Je ne suis pas d’intérêt public. Évidemment que plusieurs personnes doivent avoir une perception erronée de moi. Ce n’est pas mon problème s’ils déforment ce qu’ils ont interprété à partir de faits qu’ils ne connaissent même pas. Nous sommes dans l’irréel.
 
Cela dit, chacun fait bien ce qu’il veut, d’autant plus que les conséquences sont, avouons-le, généralement minimes, dans l’éventualité où mes abonnés Instagram apprennent que j’ai mangé une crème glacée à tel endroit, que j’ai tel ou tel meuble dans mon salon ou que ma meilleure amie ressemble à ceci ou à cela. C’est du superficiel. Ça ne révèle rien à part que ça a été révélé, ce qui peut aussi être révélateur, mais c’est un autre débat. J’essaie de limiter ça au possible.
 
Même chose avec les humains. Comme je le précisais, j’aime décider. Mais généralement, un rapprochement s’effectue « par lui-même ». On comprend rapidement, lorsqu’on a affaire à un collègue, un coéquipier, un voisin, une fréquentation ou autre, si ça a le potentiel de cliquer. Je ne parle pas de séduction, je parle de relations en général. À partir de là, sky is the limit, nous pouvons bien aborder tous les sujets possibles, je suis une fille ouverte d’esprit et vous aurez tôt fait de tout savoir sur moi. Je n’ai aucun orgueil dans ce genre de relations, pour autant que j’accepte ces dernières. 
 
Je suis assez douée pour repérer les personnes potables et me rapprocher d’elles. Étant de nature réservée, j’ai passé beaucoup de temps sur Internet et dans la vie à observer les interactions entre les personnes et les circonstances favorables à celles-ci. Je crois que je maîtrise l’art d’entrer en contact avec quelqu’un sans passer pour une psychopathe.
 
Pour d’autres, c’est moins simple.
 
Je songe à ces collègues de travail, à la famille éloignée ou à ces gens que vous ne connaissez que par personne interposée. Ils ne se retrouvent que rarement seuls avec vous et ne connaissent qu’un nombre très limité de faits à votre sujet. Pourtant,  ils se permettent moult déclarations non appuyées et gratuites à propos de votre personne. Oui, oui, vous!
 


Crédit : soocurious.com

 
Par exemple, vous racontez une anecdote très anodine lors de votre heure de lunch. On vous répond : « Oui, mais toi, c’est sûr que tu es tellement impatiente que c’est normal que tu trouves ça long. » Que répondre? « Non, je ne suis pas comme ça et c’était vraiment long? » À un proche, vous lui cloueriez le bec et cela se terminerait en rires. Mais avec un semi-inconnu, cela ouvrirait la porte à des débats interminables et, surtout, inutiles. Viendrait un contre-argument qui ressemblerait à un contre-interrogatoire (révélant le caractère stalker de l’autre), ce à quoi vous n’avez pas envie de vous soumettre en finissant votre pizza-ghetti. Vous feignez donc un sourire, « appréciant » ce qu’il reste de votre pause.
 


Crédit : giphy.com

 
Évidemment que chacun se fait une idée de l’autre. Tout le monde a des préjugés. C’est même sain. Il faut se fier à nos intuitions. Mais il n’y a que des contextes précis où c’est possible de révéler à l’autre ces a priori souvent non fondés. Notamment, lors d’un 5 à 7 qui s’étire, les remarques du genre « Ayoye, j’étais certaine que tu… » ou les « Non, mais on va se le dire, ton accent, au début, je n’y comprenais rien » ne sont pas rares et contribuent à tisser des liens. C’est un mea culpa. Vous baissez les bras et les ouvrez à l’autre en même temps. C’est comme ça que ça devrait fonctionner. Toute bonne vérité n’est pas bonne à dire. Il faut vraiment être mon amie très proche (et là encore) pour me faire remarquer que j’ai pris du ventre ou que mes sourcils sont mal épilés. Pire encore, pour me rappeler un échec ou un défaut. 
 

 
Qui sont ces gens aux compétences sociales si déficientes qu’ils se permettent des commentaires ayant le potentiel de ruiner votre fin de journée comme si de rien n’était? Viennent-ils d’être nommés juges à la Cour suprême? Sont-ils des gourous de la personnalité? Des devins?
 
Accoler verbalement un qualificatif à quelqu’un en raison d’une vague impression ou d’un ouï-dire, c’est fort. Par exemple, comment est-ce possible d’affirmer que j’ai peu d’amis alors que celui qui fait cette affirmation ne connaît aucun de mes amis et que je ne lui en ai jamais parlé? Comment affirmer que je n’ai pas l’esprit maternel alors que je n’ai jamais abordé le sujet et que la personne qui me l’a dit ne m’a jamais vue en présence d’enfants? Comment est-ce possible de croire que je ne suis pas affectueuse? Vous êtes mon chat? On se connaît?
 
C’est une question que je me pose. Mais bon, les intrusifs, n’ayant que ça à faire, auront tôt fait d’y répondre en se basant sur des suppositions. Je dois être « comme ça ».

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