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Les désagréments d’être une fille dans le transport en commun (et dans la vie en général).

Ces dernières semaines, j’ai redécouvert la merveilleuse faune et la flore des autobus de nuit. Les couples saouls qui règlent leurs comptes devant tout le monde, les inconnus saouls qui s’entre-découvrent le fond de la gueule et les filles saoules qui se disent leurs quatre vérités. L’élite des saoulons, quoi?
 
Ce soir-là, je suis allée m’asseoir dans le fond de l’autobus et j’ai commencé à lire, aka le code universel pour dire « Je ne veux parler à personne, je veux simplement me rendre chez moi sans payer 20 $ de taxi ».
 
Eh bien, non! Faut croire qu’une fille asociale qui lit Kamouraska par Anne Hébert, ça allumait le gars à côté de moi, parce qu’il m’a rapidement empoigné et caressé la cuisse. C’était assez vulgaire pour faire rougir les gens en date Tinder devant moi.
 
C’était dégueulasse, certes. Mais le plus dégueulasse là-dedans, c’est que ce n’était pas la première fois qu’un truc du genre m’arrivait dans le transport en commun. Ce n’est même pas ma PIRE anecdote de transport en commun. Loin de là. Comme Myriam l’a déjà mentionné, beaucoup de femmes ont déjà vécu des situations d’exhibitionnisme, de microagressions ou d’agressions dans le transport en commun… et dans la vie.
 
J'aurais pu prévoir des tonnes de scénarios dans ma tête, mais je ne sais jamais comment réagir sur le coup. C’est sûr que, dans un monde idéal, je prendrais mon courage à deux mains et je confronterais les pervers louches. Quoique, techniquement, « dans un monde idéal », personne n’aurait à subir ce genre de situation. Souvent, les agresseurs recherchent le sentiment de supériorité et de contrôle sur leur victime, alors quand on réagit, ça fait éclater leur balloune de domination (de marde).
 

Crédit : Giphy

Mais ça, c’est plus facile à dire qu’à faire! Je peux écouter des centaines d’épisodes de Law & Order SVU pour me donner les outils pour mieux réagir dans ce genre de situation, mais parfois, malheureusement, je fige et je subis. Dans ce cas-ci, j’ai simplement déplacé sa main avec mon livre, sans jamais lever le regard. Mais dans mon esprit, le hamster roulait à cent milles à l’heure, terrifié que cet énergumène me suive jusque chez moi. Je rentrais avec mes clés entre mes jointures, blanches tellement je serrais fort. Et quand j’ai réalisé que j’étais seule dans ma rue, là, c’est la colère qui s’est emparée de moi. J’avais le goût de frapper quelque chose. Un bac de recyclage, plus précisément.
 
Ça me fait chier de raconter cette anecdote parce que je sais que plusieurs d'entre nous, moi y comprise, en ont vécu des pires. Ça me décourage de devoir préparer des scénarios dans ma tête pour me protéger quand je reviens CHEZ MOI. Ça m’enrage que mes amies et moi, on ait dû se créer des codes pour ce genre de situation (oui, ça arrive aussi quand on est en groupe. Joie)!
 

Crédit : Reactiongifs
 

Et par-dessus tout, ça me désole de savoir que certains voudront des détails sur ce que je portais et l’état dans lequel j’étais. Parce que, selon eux, ça serait comme manger de la crème glacée en Éthiopie. On.s’en.fout! Ça ne justifie pas cet acte, ni tous les autres avant!

Là, j'ai juste envie de retourner kicker mon bac de recyclage.

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