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Lettre à mon ex : confession d’une ancienne amoureuse jalouse et contrôlante.
Crédit: wallpapers55.com

Je sais parfaitement quand ça a commencé. Ça ne faisait pas très longtemps qu’on était revenus ensemble après notre break. Un matin, je suis passée derrière toi alors que tu étais à ton ordinateur. Tu regardais tes courriels et j’y ai vu son nom. Un message récent. Je n’ai pas aimé. Je me suis sentie menacée, car je savais que tu avais déjà aimé cette fille.
 
Je l’ai croisée une fois, dans une soirée. Jolie, posée, je me disais que tu devais la trouver bien plus intelligente que moi. Après tout, elle faisait son doctorat.
 
Tu as quitté la maison pour le travail et j’ai ouvert ta boîte courriel. J’ai lu le message. Rien de très spectaculaire. Des nouvelles, sans plus. Sauf que dans ta réponse, tu ne parlais pas de moi. J’aurais juré que tu lui cachais le fait que nous étions revenus ensemble. Je me sentais rejetée. Je n’étais pas assez importante pour être mentionnée dans ton courriel.
 


Crédit : thievesoftower​/Instagram

 
Facebook n’existait pas à l’époque, mais dès que tu t’en allais de la pièce, je sautais sur ton ordinateur. Pour surveiller ton historique de navigation, trouver de vieilles photos de vous deux ou d’anciens messages du temps que je n’étais plus dans le décor. Chaque fois, il y avait un petit détail que j’amplifiais dans ma tête. Je me tourmentais avec mon imaginaire débordant. J’étais convaincue que tu l’aimais encore.
 
Je t’ai confronté. Tu ne comprenais pas, tu ne disais rien de ce que je voulais entendre. Certes, tu as nié l’aimer encore, mais je ne pouvais pas comprendre. J’étais aveugle de jalousie. J’avais peur et je voulais contrôler ta vie.
 
Après cet épisode, j’ai perdu les pédales. Je vérifiais non seulement ta boîte de messagerie plusieurs fois par jour, mais aussi tes textos et appels téléphoniques. Tu as changé ton mot de passe, mais j’ai réussi à décoder le nouveau. Je t’empêchais de voir tes amis et ta famille. Plus je contrôlais tes allées et venues, plus je souffrais.
 
J’aurais voulu te mettre dans une cage comme un petit oiseau et te garder juste pour moi. J’avais tant d’amour à te donner. Mais mon amour t’a étouffé comme une main qui se referme sur sa proie. Tu es parti.
 


Crédit : thievesoftower​/Instagram

 
J’ai essayé de te reconquérir. Une relation houleuse qui ne nous comblait plus. Mes mauvaises habitudes sont revenues, bien que moins intenses. Je ne cherchais plus à savoir où tu étais à tout moment, mais cette fameuse boîte courriel me hantait toujours… et si tu avais une autre adresse secrète, juste pour vous deux?
 
J’avais des choses à régler avec moi-même. J’ai pris la décision de consulter un professionnel. Et j’ai choisi de te libérer de mon emprise pour de bon. Je suis partie.
 


Crédit : thievesoftower/Instagram

 
Aujourd’hui, on a refait notre vie. On ne se parle plus. Je t’ai envoyé un courriel, un soir, pour m’excuser. Tu as répondu brièvement. Je ne t’ai jamais ajouté sur Facebook; toi non plus d’ailleurs. Je l’avoue, je n’ai pas pu résister à regarder ta page. Je n’ai ressenti que du bonheur pour toi : tu as l’air heureux.
 
Moi aussi je suis heureuse. Dans une belle relation saine. Je n’espionne pas mon amoureux. Je ne lui ai pas caché mon passé et j’ai joué cartes sur table : j’ai encore besoin de me faire rassurer quelques fois. Si jamais j’ai une pointe de jalousie, je lui parle sur le champ de ce qui a pu me blesser ou me déranger. Dans ma thérapie, j’ai appris à communiquer mes inquiétudes pour aider à me sentir en confiance dans ma relation.
 
Tout n’est pas parfait, car je suis humaine. Contrôler ma paranoïa est un travail quotidien. Ma jalousie est comme une bête sauvage que j’apprends à dompter tous les jours. Et ce, pour le restant de ma vie. 

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