Aller au contenu
Les États-Unis, leurs fusils et leurs tueries.
Crédit: Montage de Jeremie Romain

Quatre mois avant mon entrée au secondaire, 13 étudiants ont été assassinés à l’école Columbine, dans l’État du Colorado. Je me souviens m’être dit « Oh shit, qu’est-ce qui m’attend au mois d’août? ». Les adultes autour de moi essayaient de me rassurer en me disant que ça n’arriverait jamais ici. 
 


Crédit : shallow-existences/tumblr

 
Ils avaient tort. C'est arrivé ici. À la Polytechnique en 1989, à Concordia en 1992 et à Dawson en 2006. Reste que ce n'est pas aussi fréquent qu'aux États-Unis. 
 
Il est impossible de compter combien il y a eu de tueries dans des écoles, des centres commerciaux, des cinémas ou des églises depuis l’incident à Columbine en 1999. Il y a deux semaines, 2 personnes ont été tuées durant une représentation du film Trainwreck en Louisiane et quelques semaines avant ça, 9 personnes ont été assassinées dans une église en Caroline du Nord. 
 
Une tuerie toutes les semaines. 
 
Ce qui me fâche là-dedans, c’est la couverture médiatique de ces tueries. Chaque fois, les gens sont sous le choc. Ils n'en croient pas leurs yeux. Pourtant, il n’y a plus rien de surprenant, il n’y a plus rien d’anormal. C’est rendu commun. C’est frustrant de les voir jouer la surprise et l'indignation comme si c'était la première fois. 
 
Les Américains aiment les fusils. Les guns. Leur droit de posséder une arme est protégé par le deuxième amendement de leur Constitution. Une Constitution qui date de 1789 et qui est encore respectée à la lettre aujourd’hui, sauf pour quelques changements (genre le droit d’acheter et de vendre des esclaves). Ils croient, à tort, que posséder une arme à feu fera en sorte qu’ils seront plus en sécurité. 
 
C’est tout le contraire. Cette vidéo par les States United to Prevent Gun Violence est assez puissante.
 

Crédit : States United to Prevent Gun Violence/YouTube

 
En 2015, il y a eu 28 711 incidents reliés aux armes à feu, dont 7 361 morts (416 enfants, 1 428 adolescents), 186 tueries et un total de 1 073 meurtres accidentels. Des statistiques qui donnent mal au cœur. 
 
En Australie, après le massacre du Port Arthur en 1996 (où 35 personnes ont été tuées et 23 blessées), le premier ministre de l’époque, John Howard, a immédiatement instauré un système plus strict concernant le droit aux armes à feu. Les mesures prises incluent une interdiction des fusils semi-automatiques et des fusils à pompe ainsi qu'un système complexe de licences et de possession. Plus de 700 000 armes à feu ont été retirées du marché et détruites.
 
Dans la décennie précédant le changement de loi en Australie, soit de 1986 à 1996, il y a eu 11 tueries. Depuis 1996, il n'y a eu aucune tuerie. Depuis 2015, aka seulement 7 mois, il y a eu 186 tueries aux États-Unis. 
 

 
Si vous vous demandez pourquoi les États-Unis ne prennent pas de mesures pour restreindre le nombre d’armes à feu en circulation, allez faire un tour sur le site de la National Rifle Association, les experts du lobbying politique. 
 
Du côté du Canada, le projet de loi C-42 de Stephen Harper m'inquiète pas mal. Ce projet visant la délivrance simple et sécuritaire des permis d’armes à feu change plusieurs articles aux lois, notamment « l’élimination du permis de possession seulement (PPS) et conversion de tous les PPS existant en permis de possession et d’acquisition (PPA) ». Selon moi, ce n’est pas nécessairement une bonne chose. 

Pourtant, il me semble que c’est logique. Moins d’armes à feu = moins de morts.
 
Apparence que pour certains, c’est moins évident. 
 
Qu'est-ce que vous en pensez?
Plus de contenu