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Un petit billet sur les réfugiés par la petite-fille d’un immigrant.
Crédit: FRANCOIS GRANGIE/AFP

L’histoire veut que mon grand-père se soit réfugié au Canada après avoir vécu les horreurs de la guerre. Il s’est caché dans une cale de bateau. Il est arrivé ici. Avec son anglais approximatif, il a rencontré ma grand-mère, qui avait alors un enfant hors mariage. Je ne sais pas comment ils sont tombés amoureux, mais je sais que c’est arrivé. Ils ne sont plus là pour m’expliquer ce qui s’est passé. 

George s’est fait prendre par l’immigration et il s’est fait shipper en Grèce. Il a envoyé une photo à ma grand-mère lui promettant de revenir. C’est peut-être de là que je tiens ma tête dure, quand j’y pense. Il s’est à nouveau caché dans une cale et il est revenu ici. 

Je ne sais pas il a passé combien de temps à ne pas voir le soleil en se promettant une vie meilleure. Je sais que la guerre a été dure pour lui. La légende qu'il a dû se cacher sous les cadavres de ses camarades de bataillon pour survivre. Le genre d'expérience qui te hante pour le reste de tes jours. 

Je pense qu’il a toujours été un peu triste de partir. Je m’imagine à sa place et je serais triste aussi. Quand ton pays est plongé dans le chaos à cause d’une guerre plus grande que toi, c’est difficile de faire la paix avec ça. Je pense. 

J’ai déjà peur que le chat de ma sœur ne survive pas à une bataille de chats de ruelle; s’il fallait que je me demande si ma famille va survivre à la guerre, à la journée qui s'en vient, je n'y arriverais pas. Je pourrais pas vivre ça. Je m'arrangerais sûrement pour trouver le moyen le plus rapide de décrisser. 

Quand je vois les nombreuses images de réfugiés qui veulent donner une vie meilleure à leur famille, j’ai le cœur qui se brise. Quand je vois la réaction de certaines personnes sur les réseaux sociaux, encore plus. 

Ce sont des personnes. Ce sont des gens qui veulent simplement vivre dans autre chose que la peur, et qui peut blâmer une réaction aussi humaine? Ils ont tous une histoire, une famille. Ce sont tous les enfants de quelqu'un.

Que dire de tous ces petits corps qui flottent. Ça me brise. Je n’imagine même pas l’énergie du désespoir qui t'habite quand tu dois prendre un tel risque. Avoir à choisir entre traverser la mer ou mourir dans ta maison. 

Ils ont voulu fuir une guerre qu’ils n'ont pas choisie, et je pense qu'on ferait tous la même chose.

Si vous voulez aider les réfugiés :
savethechildren.org;
sams-usa.net/foundation;
donate.unrefugees.org;
lifelinesyria.ca

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