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J’ai 23 ans : bilan d’un apprentissage du bonheur simple.
Crédit: Jeanne Séguin

C’est ma fête lundi, et, comme chaque année, je repense à mes réalisations, à ce qui me reste à faire et à ce qui m’éloigne du bonheur, le vrai, celui comme sur Instagram. C’est comme mon 31 décembre à moi. Je finis toujours avec une liste longue comme le bras de choses à faire, de choses à améliorer.

Mais pas cette année. Cette fois-ci, je suis étrangement satisfaite, sereine. C’est peut-être ça, vieillir : mûrir au point de trouver le bonheur dans les petites choses. Enfin, je laisse l’insouciance de l’enfance derrière moi, sans aucun regret, même si je commence à comprendre l'imposture qu'est la vie adulte (après avoir passé mon adolescence dans l'attente d'être [enfin!] une adulte).

Oui, je retire de la satisfaction de voir ma cuisine propre, j’aime que mon lavage soit fait, et je tripe plus à l’idée d’aller au Ikea que dans le nouveau bar à la mode. Pourtant, ce n’est pas exactement grâce à tout ça que j'accepte avec sérénité cette autre année d’existence qui s’achève. Pas tout à fait, en tout cas.

Trouver le bonheur dans la vie de tous les jours, ça a pris du temps. J’ai eu besoin d’aller voir comment ça se passait de l’autre côté du globe, j’ai eu besoin de boire en masse, de frencher des inconnus pis de beaucoup d’introspection pour faire le constat suivant : le bonheur, c’est peut-être juste d’être soi-même et de s’aimer comme ça, pis de travailler à aimer son corps et sa tête. Trouver quelqu’un qui nous aime comme ça? C’est juste la cerise sur le sundae.

Le secret du bonheur, c'est peut-être d'apprécier le parcours qu’on prend pour s’y rendre, et les erreurs qu’on fait en chemin. Faire confiance aux gens qu’on aime, faire des efforts là où ça compte, prendre des risques quand c’est important. C’est peut-être les sacrifices que l’on fait, les décisions qu’on prend, et les occasions qu’on décide de ne pas saisir, aussi.

Le bonheur c’est peut-être juste des draps frais lavés, un peu de cannelle dans son café, la parfaite paire de bottes, l’odeur du béton durant une averse en pleine canicule. C’est aussi savoir s’entourer de gens parfaits dans toutes leurs imperfections, qui nous aideront à devenir la personne que nous sommes, et de donner notre amour sans compter.

Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais le parcours m’intéresse maintenant plus que la destination. Amenez-en des erreurs, parce que dans le fond, c’est ce qui fera de moi ce que je deviendrai.

En attendant, je vais profiter de ma dose de bonheur. Je le mérite, on le mérite tous, dans le fond.

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