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Quand je serai grande, je ne douterai plus.
Crédit: Justine Lamoureux
J’étais au travail, tranquille devant mon ordi, quand la nouvelle est tombée.
« Bienvenue dans l’équipe TPL! », disait le courriel.

J’ai cligné des yeux plusieurs fois. WHAT. WHAAAT. WHAAAAAAT. Texté le chum, texté les amies qui attendaient la réponse avec moi, appelé la mère parce qu'il fallait absolument que j’extériorise ce trop-plein de joie avant d’exploser en plein bureau.
 


Crédit : giphy
 
J’ai passé le reste de la journée avec un sourire épais étampé dans la face, comme si c’était si passionnant de réviser des guides d’utilisation de logiciel, et la soirée à sauter partout avec l’ardeur d’un lapin Energizer.
Mais le lendemain, tout a changé.

La question s’est pointée, sournoise : « T’es sûre d’avoir ce qu’il faut pour être blogueuse mode? »

Et moi de rester sans réponse. Je suis une passionnée (maniaque) de mode, OK. J’adore écrire et je pense le faire pas si pire, oui. Mais est-ce que je vais être assez intéressante pour qu’on ait envie de me lire? Est-ce que je suis capable?
 


Crédit : wired
 
La petite voix du doute avait parlé, et les jours suivants ont pris des airs de montagnes russes mentales.
Je devrais abandonner tout de suite. Non, ça va bien aller. Je suis trop poche, c’est sûr. Non, ça va bien aller. Je ne trouverai jamais ma place dans l’équipe. Non, ça va bien aller. Tout ça en l’espace de quelques minutes; c’est dire comment je n’étais pas vivable.

L’affaire, c’est que c’est chaque fois la même affaire. Et que je la connais trop bien la petite voix du doute. Celle qui me ramène les pieds sur terre pour me faire voir les côtés sombres de la chose, que ce soit un premier voyage en solo, un déménagement en couple ou un nouveau projet professionnel.

« Tu pourrais finir dans un coin en train de pleurer ta vie et d’appeler ta mère à frais virés. »

« Ça va peut-être tuer ton couple. »

« Tu risques de te planter solide, t’as jamais fait ça. »
 


Crédit : giphy
 
Mais je suis quand même partie en voyage seule, et j’ai tellement aimé que je suis revenue au bout de deux ans. Mais j’ai quand même déménagé avec mon chum, et je ne reviendrais pas en arrière. Mais j’accepte quand même une foule de projets qui me sortent de ma zone de confort, parce que j’aime ça, justement, sortir de ma zone de confort.
Je finis donc par me ressaisir, avec un bon coup de pied auto-infligé au c**. J’ai rarement regretté de l’avoir fait, même si le combat est constant et le restera.

Car si je croyais naïvement que j’arrêterais de douter un jour, quand je serais grande, je n’y crois plus aujourd’hui, à l’aube de mes 29 ans. J’essaie très fort de voir le doute comme une occasion de peser les pour et les contre, de me faire une meilleure idée d’ensemble – sans devenir esclave de la petite voix pour autant, parce qu’elle n’est rien que ça, une petite voix. Elle n’a aucune idée de ce qu’on peut accomplir.


Crédit : tumblr
 
Alors, en ce moment même, quand elle me fait douter de la pertinence d’un article sur le doute, j’arrive non sans peine à lui fermer la trappe, avec un « tais-toi » bien senti.
La petite voix du doute, est-ce qu'elle vous parle des fois? Vous faites comment pour la faire taire?
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