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Real talk : le racisme expliqué noir sur blanc
Crédit: Montage : Véronique Thibeault / Image : https://instagram.com/prince_ea/

Pour l’Halloween, Perrye-Delphine a écrit un super article pour dénoncer l’utilisation du blackface dans les déguisements. Les réactions ont été nombreuses et des échanges intéressants ont suivi. J’ai toutefois remarqué que tout le monde ne s’entendait pas sur ce qu’était réellement le racisme. Selon moi, c’est d’ailleurs ce manque d’une définition claire qui a causé la plupart des conflits dans la section des commentaires.

Comme je ne tripe pas tant sur la chicane, j’ai décidé de proposer une explication simple du racisme. Histoire qu’on se comprenne, t’sais!

Minions vraiment heureux de mon idée.
Crédit : Giphy

D’abord, mentionnons que, selon l’UNESCO, le racisme « englobe les idéologies racistes, les attitudes fondées sur les préjugés raciaux, les comportements discriminatoires, les dispositions structurelles et les pratiques institutionnalisées qui provoquent l’inégalité raciale, ainsi que l’idée fallacieuse que les relations discriminatoires entre groupes sont moralement et scientifiquement justifiables; il se manifeste par des dispositions législatives ou réglementaires et par des pratiques discriminatoires, ainsi que par des croyances et des actes anti-sociaux. »

Selon la même source, le racisme est fondé sur des « catégorisations raciales, élaborées par les naturalistes au 18e siècle [qui] ont été socialisées et instrumentalisées pour justifier et rationaliser l’esclavage des « Noirs » d’Afrique [ainsi que] les discriminations et les ségrégations dont leurs descendants ont été les victimes. »

En gros, au 18e siècle, des dudes ont décidé de classer les personnes selon la couleur de leur peau (principalement) et de créer des catégories d’êtres humains selon leur « race ». Ça leur permettait d’utiliser les personnes noires comme esclaves en les considérant comme des moins-humains-que-les-autres et ça faisait bien leur affaire. Aujourd’hui, 150 ans (seulement!) après l’abolition de l’esclavage aux États-Unis, les humains sont encore classés selon leur appartenance à une « race » et de forts préjugés persistent, malheureusement.

Je sais que le racisme est une question complexe, alors pour simplifier, je vous propose une explication sous forme d’analogie.

Disons qu’on compare le racisme à une machine.

Pour fonctionner, cette machine a besoin de préjugés et de haine. C’est un peu comme son carburant. Avec les préjugés et la haine, les engrenages de la machine s’activent et ça crée des paroles et des comportements blessants. C’est ça le produit fini, ce qui sort de la machine-racisme. Lorsque ces paroles et comportements sortent de la machine, ils participent à maintenir les préjugés et la haine. On peut alors sacrer le tout dans la machine et elle ne s’arrête jamais.

Crédit : Giphy
Ça fait que le racisme, c’est la grosse machine. C’est le système d’oppression en général.

Et les préjugés, on en a tous.

C’est normal et ça nous aide à comprendre le monde qui nous entoure. C’est ce qu’on croit, même si on n’a jamais vérifié nos sources. Le problème arrive quand les préjugés sont accompagnés de haine ou d’une fermeture d’esprit.

C’est correct d’avoir des préjugés, parce qu’on ne connaît pas tout. Ce qui est moins correct, c’est d’être convaincu que nos préjugés soient vrais même quand on nous prouve le contraire. Ou d’avoir des préjugés tellement négatifs qu’on en vient à détester des gens qu’on ne connaît même pas. À qui on n’a jamais parlé. Ever.

C’est à ce moment-là qu’on voit apparaître des discours et des comportements haineux.

Crédit : Giphy
Il faut aussi comprendre que le racisme, c’est une bien grosse machine. En tant que personne, on ne voit pas tout ce qui entre dedans ni tout ce qui en sort. La société est bien trop grande pour qu’on puisse suivre le flow de haine qui passe par la machine-racisme.

Ça fait que parfois, à quelque part, il y a un Blanc qui reçoit une insulte liée à la couleur de sa peau. Et là, il croit que le racisme anti-Blancs existe.

Will peut pas deal.
Crédit : Giphy
Pour bien comprendre, retournons à l’analogie de la machine.

Le Blanc en question est bel et bien victime d’un préjugé haineux qui s’est transformé en insulte. On est d’accord là-dessus.

Par contre, cette attaque n’est qu’une microscopique petite goutte de haine à l’intérieur de la machine-racisme. C’est impossible qu’à elle seule, cette goutte renverse complètement le mécanisme de cette machine infernale. Elle ne la ralentit même pas. Même si d’autres gouttes se mettaient de la partie, ça ne changerait rien. La haine et les préjugés contre les Tous-sauf-Blancs engorgent la machine. Les Blancs s’en tirent donc toujours indemnes; ils dominent au sein des entreprises, des médias et des partis politiques en occupant des postes qui leur donnent du pouvoir.

Jim vient de comprendre.
Crédit : Giphy
Tout ça pour dire que le racisme, c’est beaucoup plus que ce qu’on voit au quotidien. C’est plus que notre expérience personnelle. C’est une machine qui fait en sorte que des groupes complets vivent plus de difficultés que d’autres à l’école, au travail, dans leurs relations interpersonnelles, etc.

Maintenant que le racisme n’a plus de secrets pour vous, allez lire l’excellent article de Jeremie afin de savoir comment dealer avec les membres de votre famille qui sont racistes.

Est-ce que vous saisissez mieux la différence entre préjugés, haine et racisme? Est-ce que l’analogie de la machine vous aide à comprendre? Êtes-vous sous le choc d’apprendre que le racisme anti-Blancs n’existe pas?

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