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J’ai cherché ma foi sur Wikipédia
Crédit: Annie Nonyme

J’ai trop souvent assisté à des funérailles cette année. J’ai vu des gens que j’aimais disparaître sous mes yeux. Chaque fois que nous devions leur dire nos adieux, j’ai trouvé un peu de réconfort à l'église, parce que nous suivions leurs dernières volontés. Pas pour moi, pour eux. On a respecté l’engagement qu’on avait envers eux, mais aussi leur engagement envers Dieu. Ça a apaisé ma peine, en quelque sorte…
 

Crédit : Buffy The Gift/ Tumblr

Pendant le quart de ma vie, j’ai suivi une éducation typiquement catholique. J’ai fait partie des Brebis de Jésus, j’ai été servante de messe. J'ai récité le Notre Père et le Je vous salue Marie, j'ai été chercher l'eau de Pâques. Non, je n’ai pas 40 ans. Est-ce que la religion prend une grande place dans ma vie aujourd'hui? Non.

Je célèbre Noël selon les traditions chrétiennes, même si mes parents ne vont pas à l’église. Nous décorons le sapin. Nous allons à la messe de minuit des fois. Nous chantons des chansons comme Minuit Chrétien. Ces célébrations annuelles représentent-elles un attachement à mon passé, ou sont-elles devenues de simples traditions? Je n’en sais rien, mais je trouve ça important de les préserver, de les respecter. 

Malgré ma position controversée face à certaines traditions religieuses que je qualifierais d'archaïques, je refuse de croire que mon errance spirituelle n’a aucune conséquence. Ne pas savoir à quoi m'accrocher m'effraie. Je tiens également à différencier les deux termes que j’utilise ici. La spiritualité, selon ma définition, est la quête ultime de l’Homme (au sens large) pour l’Homme à travers ses réalisations. C’est de savoir trouver la paix avec soi-même et avec les autres pour un bien-être collectif. S’élever plus haut, sans ego, sans adoration. La religion, selon moi, ou du moins, ce que la religion peut devenir, est l’utilisation de la peur de l’Homme pour contrôler, pousser à adorer, et restreindre ses capacités dans le but de valoriser un seul mouvement de pensée, au détriment des gens qui pensent différemment.
 
À quoi puis-je m’accrocher maintenant qu'on a fiché les sœurs à la porte des écoles et des hôpitaux et que la foi est synonyme de mauvais souvenirs pour le Québec? La politique, peut-être? En 1970, ce qui a réuni nos parents (ou grands-parents) est le refus du contrôle par le dogme religieux. La politique et les idéologies sociales ont tranquillement remplacé la foi. Jusqu’au jour où l’engagement politique s’est éteint. J’en viens à me demander ce qui me guide en 2015? Suis-je une victime d'un désengagement collectif parce que je n’arrive pas à nommer mon engagement, à faire entrer ma foi dans une boîte sans étiquette?

Malgré les termes employés plus haut, j’admets qu’il m’est arrivé d’envier les gens qui croient sans aucun doute possible en Dieu. J'envie cette confiance absolue. La confiance que malgré la mort, malgré la douleur, malgré les calamités, les choses iront bien. Malgré mes propos, personne ne devrait avoir le droit de ridiculiser cette confiance, bâtie sur le dogme religieux ou non. Je ne pense pas que c’est mauvais de croire en quelque chose qui ne s'explique pas. Au contraire.
 
Ceci est donc mon unique souhait pour Noël. Retrouver la foi. Peu importe laquelle. Que ce soit comme nos parents et leur foi politique, ou comme nos ancêtres à travers la religion pour me permette d’espérer le mieux. Mettre quelque chose au-dessus de mon ego. Croire en quelque chose de plus grand que moi. Parce que dans le fond, je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’avoir une église, une doctrine, une étiquette pour croire en quelque chose. Il faut une forte motivation, un objectif commun et du courage.

Et vous, avez-vous la foi, peu importe laquelle?

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