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Au pire, je serais toujours là pour te faire un lift
Crédit: JosianeS/Instagram + Camille Perreault

J’ai été l’une des premières de mon cercle d’amies à avoir une voiture quand j’étais ado. En fait, je n’avais pas peur de conduire et mes parents nous avaient donné notre cours de conduite en cadeau de fête. Bref, j'étais la fille qui faisait des lifts.
 
J’aime ça, faire des lifts. J’aime ça, aider le monde. L’univers à l’intérieur d’une voiture, je trouve ça beau. Je trouve ça réconfortant, la bulle qu’on peut y avoir. Le mouvement que ça prend. Que les gens à l'extérieur ne peuvent pas entendre ce qu'on y dit. Je trouve qu’une voiture, c’est sécurisant (pis chaud en hiver).
 
Bref, si tu es mon amie, si tu as besoin d’aller au IKEA, je suis là. Si c’est pour déplacer une base de lit et que ma fenêtre de char tombe, je vais quand même aller te reconduire chez toi. Et si c’est à l’hôpital que tu as besoin d’aller, je vais te lifter.


Crédit : Capture d'écran – josianeS/Instagram

 
C’est drôle (pas tant), mais il y a des lifts qui me marquent plus que d’autres. L’autre jour, j’ai dû conduire une amie qui avait besoin d’aide. Elle devait aller à l’hôpital. Ce n’était pas son bras qu’elle avait cassé (never forget la fois que je me suis levée à 6 h pour aller reconduire Camille quand elle s'était cassé le poignet). Son cerveau surchauffait. On dirait qu’il allait briser.
 
Je ne dirais pas que j’ai dealé ça comme une promenade tranquille vers le IKEA. Je n’ai jamais peur d’aller au IKEA (sauf pour mon portefeuille). Je n’ai jamais peur de transporter des meubles, je n’ai jamais peur d’aller reconduire une amie qui tousse à la clinique. Mais cette fois-là, j’ai eu peur pour toi. J’ai eu peur que tu aies le goût de mourir. J’ai eu peur que tu aies honte de toi.
 
J’avais l’air forte, mais je crois, en y repensant, que c’était l’adrénaline. L’instinct maternel, l’instinct de survie. Bref, une meilleure version de moi-même en surface qui cachait qu'à l'intérieur, j'avais la trouille.
 
Je suis chanceuse parce qu’en plus d’avoir un char, je suis sensible aux maladies mentales de mes proches. Donc si jamais une personne a besoin d’un lift, je serais toujours là. Si une personne a besoin de se sentir écoutée et pas jugée, je suis là pour ça. Parce que c’est tellement important d’en parler. Parce que ça n'a pas besoin d’être tabou, ça a juste besoin d’être compris. Parce que personne ne devrait avoir honte d’avoir une maladie mentale. Parce que, plus on en parle, plus on sait que c’est OK. Parce que, t'sais, 1 personne sur 5 va avoir une maladie mentale un jour ou l’autre.
 
Et d’être là, pis faire un lift pour cette personne-là sur cinq, même si c’est un lift virtuel, ça compte pour vrai.
 
Et si jamais vous n’allez pas bien, demandez de l’aide. Demandez de vous faire guider vers les ressources nécessaires. Ne restez pas avec ça en dedans de vous. Vous êtes important pour les gens qui vous entourent.
 
Si jamais vous avez une personne de votre entourage qui semble ne pas aller, la pire chose à faire, c’est de choker votre lift. Parce que ce n’est pas la marque de votre voiture qui compte ni même le fait que vous en ayez une ou pas. Tenir la main d'une personne, le temps d'une run de bus ou de taxi, ça compte aussi. 

Puis, comme ça, en étant là pour ce lift plus épeurant, peut-être que vous allez pouvoir être là pour un prochain lift. Un lift plus relax, plus vivant. Peut-être même une petite ride au IKEA.

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