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Apprendre à aimer son tramp stamp
Crédit: Jeremie Romain

Je l’avoue, j’ai souvent été le premier à rire et rouler des yeux quand je voyais des gens avec des tatouages comme ceux de Rihanna.

Les étoiles dans le cou, la phrase écrite à l’envers sur le chest seulement lisible dans un miroir, l’année de naissance en chiffres romains sur l’épaule, les variations de la déesse Isis/n’importe quelle sorte d’aigle/oiseau en dessous de la poitrine ou le « Shhh… » à l’intérieur d’un doigt : tous des tatouages que je vois au moins une fois par semaine, sur les Internets ou dans la vraie vie. 
 


Crédit : badgalriri/Instagram

Je trouvais ça vraiment lame et pas original de copier les tatouages de quelqu’un, surtout quelqu’un d’aussi célèbre que Rihanna. Tout le monde connaît ses tatouages! 

Il n'y a pas longtemps, je me suis souvenu d'une petite histoire que mon cerveau avait effacée de ma mémoire. Je suis tombé sur le clip de Don’t Let Me Be The Last To Know de Britney Spears (chanson écrite par l’incroyable Shania Twain) et j’ai eu un flashback de moi-même à 14 ans. 

C’est en voyant ce clip pour la première fois que j’ai décidé de me faire tatouer, comme mon idole, la Spears.
 

Crédit : BritneySpearsVEVO/YouTube

Le premier tatouage de Britney était peu visible dans son clip pour Stronger, c’est vraiment dans DLMBTLTK qu’on a pu apprécier sa petite fée dans toute sa splendeur. 

Comme toute jeune demoiselle trendy au début des années 2000, Spears a choisi, comme emplacement, le bas du dos pour son premier tatouage. De nos jours, on appelle ça un tramp stamp (une estampe de putain?… On repassera pour le nom, han!) et tout le monde trouvait ça beau! C'était hyper tendance et avant-garde, ha!

C’est donc en écoutant Oops!… I Did It Again que je me suis déplacé jusqu’à Gatineau avec la mère d’une amie pour devenir sœur du tattoo avec Britney. Mon bonheur a été de courte durée quand on m’a avisé que la petite fée de Spears ne faisait pas partie du catalogue de flash des tatoueurs du centre d’achats. Womp-womp.
 


Crédit : realitytvgifs/tumblr

Ne sachant pas qu’ils auraient simplement pu me la dessiner, j’ai choisi aléatoirement un signe chinois. Je voulais juste un caractère, mais la gentille réceptionniste m’a dit : « Ben là, tu peux pas, ça ne fait même pas de sens! ». J’ignorais qu’en mandarin, un caractère, c’est une syllabe. Le mot que j’avais choisi, « sexy », naturellement, en avait deux.

J’étais pas mal fier de mon tatouage la première année. Ensuite, « tramp stamp » a fait son arrivée dans le lexique populaire et j’ai compris que j’avais fait une grave erreur. 

J’en ai eu honte longtemps et peu de gens de mon entourage connaissaient la vraie signification du mot chinois que j’avais en haut de la craque. Quand des fréquentations me le demandaient, j’inventais souvent quelque chose comme « fuck you » pour rendre le tatouage un peu plus edgy

Récemment, j’ai fait la paix avec mon sexy chinois. J’ai accepté que c'était une période de ma vie où j’avais besoin d’officialiser mon sentiment d’appartenance avec Britney, que j’avais besoin d’être rebelle et d’être le premier de ma classe à se faire tatouer. J’avais besoin d’être différent (tout en imitant quelqu’un, lololol). 

On s’entend que ça aurait pu être pire. J'aurais pu me faire tatouer du tribal! Ha!
 


Crédit : witchywoman2/tumblr

Les tatouages, c’est comme toute chose, il y a des tendances. Certains y prennent part, d’autres non. Je ne crois pas qu’il faut en avoir honte. Les tatouages trendy en 2016 ne le seront plus dans quelques années. La seule chose que mon tatouage vous révèle, c’est mon âge. C’est tout. 

Je trouve ça drôle, quand des gens qui ont peur de se faire tatouer me disent « Je saurais pas quoi choisir, c’est là pour toujours! ». Non seulement c’est possible de faire enlever un tatouage au laser, mais il y a des choses à propos de mon corps – bien pires que mon tramp stamp – avec lesquelles je dois vivre et que je ne peux pas changer. Mes jambes croches, mes coudes pointus, ma calvitie : je n’ai aucun contrôle là-dessus et ça ne m’empêche pas de vivre.

Un tatouage, ça fait partie de toi et ça représente un moment. Je n’ai plus honte de mon premier tatouage, parce que je le voulais et ça m’a rendu heureux. Est-ce que c’est mon tatouage préféré? Non, mais je ne l’enlève plus de la liste quand les gens me demandent d’énumérer mes tatouages. 

Merci, Britney. 
 


Crédit : creativefan
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