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Les dangers de trop vouloir tout faire
Crédit: Rosalie Dumais-Beaulieu

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été quelqu’un de très occupée. J’ai suivi des cours de patinage artistique, de violon et de natation dès mon plus jeune âge. Au primaire, j’étais dans le mini conseil étudiant. Au secondaire, j’ai eu la chance d’être dans une école qui offrait énormément d’activités parascolaires. Un paradis pour moi, la petite fille passionnée par tout.
 
Au secondaire, j’ai décidé de m’inscrire dans tout ce qui m’intéressait. Je gérais bien au début. J’étais efficace dans tous mes comités. J’étais une leader dans plusieurs de ceux-ci. J’organisais des soupes populaires pour les plus démunis, j’amassais des fonds pour Opération Enfant-Soleil, je jouais au théâtre, j’avais mes cours de violon qui devenaient de plus en plus exigeants, etc.

Mais, surtout, j’avais l’école aussi. Il fallait que j’étudie pour mes maths et mes sciences, les deux grandes bêtes noires qui me faisaient peur. Il y avait aussi les problèmes normaux d’une vie d’adolescente qui se pointaient. Les émotions à vif et les responsabilités qui s’accumulaient. Je portais tout le poids du monde sur mes épaules, puis finalement, j’ai craqué.
 
Du jour au lendemain, j’ai abandonné mes cours de violon, cours que je suivais depuis près de 10 ans. Je pleurais, je n’arrivais même plus à traîner mon corps par moments. Tout était trop. J’étais une fille de grands projets, mais me lever de mon lit était devenu le plus grand des obstacles. J’ai fait une dépression parce que j’en faisais trop.
 
 

Crédit : BellCanadaFr/YouTube

Cette vidéo de Marie-Soleil Dion m’a vraiment émue. « Calme-toi, t’es pas obligé de tout faire! » C’est tellement ça! Je me suis tout de suite rattachée à son histoire. Puis, récemment, j’ai lu un article dans La Presse qui parlait de l’anxiété au cégep, un phénomène grandissant depuis quelques années.
 
Je connais plusieurs personnes qui ont vécu la même situation que moi. Je veux tout faire, mais j’en fais trop. Pourtant, personne ne m’oblige à me mettre autant de pression, sauf moi-même. C’est vraiment un problème de plus en plus inquiétant chez les jeunes.
 
L’affaire, c’est que je ne suis vraiment pas obligée de tout faire. Il faut savoir doser. S’impliquer à l’école, c’est gratifiant. S’impliquer dans toutes les sphères jusqu’à s’épuiser, c’est dangereux. Je pense qu’il ne faut pas se surestimer ou banaliser les effets négatifs que ces abus peuvent avoir sur notre santé mentale et physique.
 
C’est peut-être la peur de rater une belle expérience aussi. Mais… il y en aura d’autres, des belles opportunités. Je pourrai faire mon cours de yoga plus tard, si je ne suis pas certaine d’avoir assez de temps libre dans ma semaine.
 
Au secondaire, quand j’ai vu que je n’allais vraiment plus bien, je suis allée éclater en sanglots dans le bureau de la psychologue de l’école. J’encourage tout le monde à parler, consulter et s’ouvrir le plus tôt possible.
 
Cet article, je l’écris pour vous, mais surtout pour moi, pour me rappeler que je n’ai pas besoin d’être partout tout le temps. J’ai juste 19 ans, j’ai encore le temps d’en faire plein, des belles affaires. 

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