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Mon histoire d’abstinence sexuelle
Crédit: Ton petit look

J’aimerais vous parler de mon abstinence. La dernière fois que j’ai fait l’amour, c’était à mon anniversaire, au mois d’août dernier, et dans quatre jours, ça fera six mois.

C’était donc une soirée d’été, avec un homme rencontré sur Tinder, plutôt connu dans le milieu culturel. Je lui faisais confiance, il m’avait écrit tous les jours pendant son voyage aux Îles-de-la-Madeleine qui a duré un mois, et nos contacts étaient langoureux, sensuels et hautement satisfaisants. À un moment, je lui ai demandé quelles étaient ses intentions par rapport à nous deux et il a décidé de ne plus me revoir.

J’ai conclu, du haut de mes 37 ans, qu’il m’était impossible de faire l’amour sans m’attacher ou ressentir quelconque sentiment envers une personne. Mon intimité est précieuse : je suis loin d’être pudique, j’adore le sexe, j’ai une libido très puissante, mais je suis incapable de mettre mon cerveau à off dans l’équation.

J’ai donc décidé de prendre soin de moi, de ne plus chercher d’homme, surtout pas sur ces médias sociaux… Je me suis inscrite à des cours de chant (ça faisait presque 10 ans que j’avais passé l’audition à ce cours sans prendre le temps de m’y inscrire), de me consacrer positivement à ma mission professionnelle pour la cause féministe et à mon superbe petit bonhomme de trois ans. 

À chaque fois que je calculais : « Oh, ça fait déjà un mois que je n’ai pas eu de relations », je trouvais que ce n’était pas si mal après tout. Chaque mois, je sentais que sortir de ma zone de confort était de plus en plus intéressant : je me souviens, quand j’avais fait ma formation de professeure de yoga, mon gourou disait qu’il était parfois surprenant de trouver quelque chose de beau dans l’inconfort, en sortant de notre zone, en vainquant une certaine « peur de la souffrance ». Et il avait raison.

Je me suis demandé : « Vais-je capoter? », « Devenir une vieille fille? », « Ne plus avoir envie? ». En fait, ce que j’ai trouvé est assez beau. Comme une genre d’indépendance d’esprit, de regard un peu froid devant les outils qui nous aident à « fréquenter quelqu’un à tout prix », le sentiment qu’en tant que femme, je n’ai pas absolument besoin d’un homme pour me sentir entière, belle, forte.

Je vous fais fi des détails de ma vie intime avec moi-même, mais elle va super bien : j’ai de très bons moments de découverte, et parfois, je fais des rêves surprenants. Du moins, ça donne matière à mon inconscient pour rendre possible des histoires invraisemblables, et je ne déteste pas la sensation! 

J’ai peu de temps libre entre les sphères professionnelle, maternelle et yogique de ma vie. Parfois, je me demande même quand et comment je pourrai laisser entrer quelqu’un dans mon univers sans y perdre le bonheur que j’ai à me retrouver seule. Je me dis en quelque sorte que le modèle qu’on a reçu, l’image idyllique du couple, a vraiment ses limites. Et je me sens femme, plus que jamais. 

Avez-vous, vous aussi, déjà vécu une période d'abstinence sexuelle? Qu'en avez-vous appris?

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