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Kesha, une autre victime d’agression sexuelle qui n’est pas prise au sérieux
Crédit: instagram.com/iiswhoiis

L’affaire Bill Cosby, même s’il a fallu qu’une cinquantaine de femmes racontent leur histoire pour enfin convaincre les gens, et le mouvement #AgressionNonDénoncée auraient pu nous faire croire que nous vivions dans une nouvelle ère. Une ère où les paroles d’une femme ont plus de poids qu’avant quand il est question d’agressions sexuelles. Une ère où les femmes sont prises au sérieux.

Hélas, non. 

La chanteuse Kesha (anciennement connue sous le nom de Ke$ha) l'a appris violemment vendredi dernier. Une juge (oui, oui, une femme) a refusé la demande d'injonction de l’avocat de Kesha contre le producteur à succès Dr. Luke et Sony. 

Kesha souhaitait mettre fin à son contrat avec le producteur et la maison de disque, puisqu’elle affirme que Dr. Luke (Lukasz Gottwald) l'a agressée sexuellement, physiquement et émotionnellement pendant 10 ans. Selon son contrat, elle ne peut pas travailler avec d’autres producteurs que Dr. Luke ou enregistrer de la nouvelle musique ailleurs que chez Sony. 

Son avocat, Mark Geragos, affirme que puisque Kesha refuse de travailler avec son agresseur (avec raison) et qu’elle n’a pas enregistré depuis 2013, sa carrière professionnelle est en péril et pourrait souffrir de dommages irréparables. 
 

Crédit : KeshaVEVO/YouTube

En 2014, Kesha s’est fait traiter pour sa boulimie pendant 2 mois intensifs. Une maladie qui, selon la mère de l’artiste, aurait été déclenchée à la suite des commentaires négatifs de Dr. Luke à propos de son apparence. 

Dans les documents légaux, l’artiste affirme avoir été droguée et violée à maintes reprises par le producteur.

La juge Shirley Kornreich n’y voit que du feu. Elle a osé dire à haute voix, en cour, qu’il manquait de documentation et de dossiers médicaux pour soutenir ses revendications. Ajoutant aussi qu’elle ne voyait pas en quoi la carrière de Kesha pourrait être en danger. 

Selon Kornreich, Sony aurait proposé à Kesha d’enregistrer sans la participation de Dr. Luke, ce que son avocat a refusé, justifiant que la compagnie ne promouvait pas adéquatement le nouveau matériel de l’artiste à cause des démarches légales contre Dr. Luke. 


Crédit : full-brightness/tumblr

Ai-je mentionné que Dr. Luke poursuit Kesha pour diffamation et extorsion? Selon lui, Kesha veut mettre fin à son contrat et elle est prête à détruire sa réputation pour arriver à ses fins. 

Parce qu’évidemment, vouloir mettre fin à un contrat d’enregistrement lucratif avec un des plus grands producteurs de l’industrie, le genre de deal dont plein d’artistes rêvent, une fille fait ça juste pour le plaisir. Ça doit être un plaisir de recommencer à zéro dans une industrie féroce, avec en plus un procès très messy derrière soi. N’importe quelle compagnie l’accueillerait avec les bras ouverts. NOT!

Kesha fait preuve de courage presque surhumain pour s’attaquer à Dr. Luke, un homme avec un pouvoir énorme dans l’industrie, en plus de sa propre compagnie de disque. Affirmer qu’elle ment est absolument absurde!

Kesha a écrit ceci sur Instagram la semaine dernière: « I have nothing left to hide. I did this because the truth was eating away my soul and killing me from the inside. This is not just for me. This is for every woman, every human who has ever been abused. Sexually. Emotionally. Mentally. I had to tell the truth. So the outcome will be what it will be. There's nothing left I can do. It's just so scary to have zero control in your fate. But this is my path this life for whatever reason…. »

Suivant le verdict de vendredi dernier, de nombreuses artistes ont montré leur soutien pour Kesha sur les médias sociaux; plusieurs d’entre elles ont même déjà travaillé avec Dr. Luke. Lady Gaga, Kelly Clarkson, Iggy Azalea, Lorde, Janelle Monae, Sara Bareilles, Demi Lovato et Ariana Grande ont utilisé le mot-clic #FreeKesha.

 

Nous attendons la suite avec impatience et nous espérons de tout cœur un revirement de situation pour que le verdict tombe en faveur de Kesha.

#FreeKesha

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