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Dita Von Teese à Montréal : victime de son succès?
Crédit: Montage de Jeremie Romain

Quand Dita Von Teese est arrivée à l’Olympia de Montréal dimanche dernier et qu’elle s’est installée devant les photographes sur le minuscule tapis rouge mal étendu, elle n’avait pas l’air heureuse.

Caché derrière mon écran de caméra, caméra qui a décidé de mystérieusement sauvegarder seulement les 10 dernières photos des 200 qui j’ai prise de la Von Teese, je n’osais pas lever la tête et la regarder directement dans les yeux, tellement je la sentais mal à l'aise. 
 


Crédit : Antoine Binet Jolicoeur

Ainsi a commencé une soirée de burlesque intitulée Le grand Cabaret, mettant en vedette la reine de l’art, Dita Von Teese, ainsi qu’un paquet d’artistes de la scène burlesque montréalaise.

J’étais en mission officielle Ton petit look et donc classé média pour mon plus grand bonheur, jusqu’à ce que j’apprenne que, non, les médias ne seraient pas assis dans la salle, mais plutôt debout derrière la console de son. C’est vraiment super cool de faire la critique d’un show quand t’es tellement loin que t’as l’impression de l’écouter à TV, surtout pratique pour prendre des photos (j’ai appris plus tard qu’il était interdit de prendre des photos de Dita durant sa performance). 

Le parterre de l’Olympia était parsemé de petites tables, style cabaret, suivi des rangées de sièges et de moi à l’arrière. Essayer de recréer l’ambiance intime d’un cabaret dans un espace aussi gros que l’Olympia ce n’est pas une tâche facile. D’une façon ou d’une autre, l’intimité n’est pas là et le show en souffre énormément, selon moi. 
 


Crédit : sometimeswewingit/tumblr

Pour que le mystère et le glamour du burlesque fonctionnent à 100 %, il faut que l’artiste puisse connecter avec le public, ce qui est plus difficile à faire dans une salle contenant 1000 personnes. Bref, vous comprendrez que j’aurais préféré voir Dita Von Teese au Wiggle Room sur Saint-Laurent, mais bon, une star de son envergure n’a pas le choix de se produire dans un espace plus big

Le show était séparé en 2 actes et 15 numéros au total (dont 2 par Dita Von Teese), le tout animé par le pire animateur que j’ai subi de toute ma vie. Son monologue d’ouverture qui ne faisait ni queue ni tête, laborieusement exprimé en mi-anglais, mi-français, m’a donné envie de disparaître à tout jamais. 

Après l’avoir enduré pendant 5 minutes, j’ai demandé à mon mari s’il voulait partir parce que je ne pensais pas être capable de physiquement, psychologiquement et émotionnellement l’endurer pendant une autre seconde. Il vit parmi nous sous le nom de Pinot Noir et c’est ici que j’arrête d’en parler. 
 


Crédit : Jeremie Romain

Certains des numéros de la soirée étaient mieux que d’autres, je pense ici à la féroce Lady Josephine, à la séduisante The Foxy Lexxi, au sex appeal indéniable de Lou Lou la Duchesse de Rière, à la voix envoûtante de Shy Shy Schullie et aux mamelons fumants de Bonbon Bombay, mais personne n’accotait le niveau de séduction, d’élégance et de prestance de Dita Von Teese. 

Ce qui m’a forcé à me demander : « pourquoi est-ce que Von Teese ne voyage pas avec sa propre troupe? » Pourquoi est-ce qu’elle fait appel aux artistes des villes qu’elle visite? 

Évidemment, c’est de la visibilité pour les artistes d’ici et ça c’est cool, mais du même coup, le show de Von Teese est un peu à la merci de gens qu’elle ne connaît pas. 

Vu le concept du burlesque, Dita Von Teese ne peut pas se produire seule pendant 2 heures, une fois dévêtue, le show est fini. Ses numéros n’ont pas le choix de faire partie d’un tout (ce qui parfois peut être une bénédiction, comme sa résidence au Crazy Horse de Paris en 2006), mais dans ce cas-ci, vu le prix des billets (plus de 100 $), c’était un peu bizarre.
 

Crédit : Anton Pozdnyakov/YouTube

Vu son état d’âme sur le tapis rouge, je m’étais préparé au pire, mais dans son premier numéro, Dita Von Teese nous a confirmé que malgré sa mauvaise humeur elle était bel et bien venue pour nous entertainer

Vêtu d’une magnifique robe mauve, que je soupçonne d’avoir été conçue par Zac Posen, Von Teese nous a montré pourquoi on la surnomme la reine du burlesque. Évidemment, pour ceux qui connaissent ses numéros et qui l’ont vu à plusieurs reprises durant sa carrière, elle aurait pu paraître quelque peu sur le pilote automatique. Le charme n’étant pas 100% au rendez-vous, mais pour le commun des mortels, Dita a fait fureur!

Par contre, c’est son deuxième numéro, le dernier de la soirée, que nous attendions tous. Son numéro signature, celui avec le verre à martini. Je n’ai jamais vu un costume de scène briller si fort de toute ma sainte vie. Je ne sais pas combien de cristaux Swarovski il y avait sur ce costume, mais c’était juste assez pour ne pas nous brûler la rétine au 6e degré, j’avais de la misère à respirer.

Ce numéro aurait vraiment cassé la baraque si le verre à martini avait été installé au milieu du parterre, mais peu importe, les gens ont CAPOTÉ!

Pour ma part, j’en suis sorti rempli de questions. 

Dita Von Teese est-elle devenue blasée? Est-ce qu’elle éprouve toujours du plaisir à se produire sur scène pour des gens qui la connaissent seulement comme étant l’ex-femme de Marilyn Manson? Est-ce qu’elle aimerait mieux passer ses journées en peignoir à compter les recettes de ses parfums et de sa ligne de maquillage? Peut-être. Nous ne le saurons jamais. 
 


Crédit : dariavo/Instagram

Pour l’instant, l’icône de 43 ans fait encore déplacer les foules et fait toujours rêver les jeunes filles (comme la cousine de mon époux qui s’est déplacé de Québec et qui s’est loué une chambre d’hôtel seule pour voir sa muse en chair et en os). 

#ViveDitaVonTeese

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