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Maladie mentale : quand la belle-famille ne comprend pas
Crédit: Annie Nonyme

Depuis ma tendre enfance, je sais que quelque chose cloche chez moi. J’ai toujours vécu avec une grande peur du rejet et de l’abandon. Je faisais des crises de colère et mon impulsivité donnait la migraine à mes parents. De plus, mon hypersensibilité rendait mes relations humaines complexes, ce qui m’a fait sombrer dans la dépression à l’adolescence.

Lorsque l’on m’a diagnostiqué un trouble de personnalité limite (TPL) au début de la vingtaine, j’ai entrepris une thérapie. Dès ce moment, avec mon psychiatre, j’ai décidé que la maladie mentale n’allait pas me définir comme personne. Je n’ai jamais dit à personne que je suis borderline, sauf à mon conjoint qui partage mon quotidien depuis plus de cinq ans.

Crédit : Annie Nonyme

J’ai mes raisons bien particulières pour lesquelles je ne veux pas que mon entourage sache que je suis malade. La première étant la peur d’être jugée. La maladie mentale est encore extrêmement taboue, bien qu’on en parle de plus en plus. Connue de tous, oui, mais incomprise par un grand nombre. J’ai reçu ma première claque récemment, en tentant de m’ouvrir aux autres.

À la suite d’une crise d’angoisse lors d’une fête familiale, j’ai dû annoncer à mes beaux-parents que je souffrais d’anxiété (symptôme relié à mon TPL). Je croyais avoir bien expliqué ma situation et pensais qu’ils seraient compréhensifs avec le fait que je doive quitter la soirée rapidement. 

Le lendemain, j'ai reçu de nombreux courriels remplis d’incompréhension face à mon problème : je ne suis qu’une égoïste sans cœur pour eux. À leurs yeux, tout ça n’est qu’enfantillage pour empêcher mon conjoint d’être avec sa famille! Je ne suis pas celle qu’il doit aimer, parce que je ne suis pas « une fille de famille ». 

Ce coup dur m’a énormément blessée. Tellement, que je remets ma relation amoureuse en question. Mon conjoint dit me comprendre et me soutenir, sauf que je n’aime pas qu’il soit pris entre l’arbre et l’écorce. Je me sens coupable de ne pas être à la hauteur des attentes de ses parents. Et mes problèmes mentaux pèsent lourd sur notre relation : cet épisode n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.  

Ma maladie ne me définit pas, non. Cependant, elle définit encore mes relations sociales. Certaines personnes ne veulent pas comprendre ou n’ont pas d’intérêts à se renseigner sur les maladies mentales. Ils préfèrent fermer les yeux. La prochaine fois, je prétexterai un mal de ventre. Je n’ai plus envie d’être honnête.

Avez-vous déjà vécu une situation pareille? Comment avez-vous réagi?  

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