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De lectrice de l’ombre à collaboratrice : pourquoi je lisais TPL en cachette
Crédit: Camille Hétu

Je lis Ton petit look depuis assez longtemps. Je me rappelle la première fois que j'ai vu Josiane sur  Internet, c'était dans une capsule sur Bombe.tv #2010. Les jumelles de la mode et leur blogue ont eu le temps d'évoluer sans que je dise à qui que ce soit que j'étais une lectrice assidue.
 
Pourquoi ce secret?
 
Je ne me donnais pas le droit d'assumer cet intérêt, de peur du jugement des autres, de peur qu'on me trouve superficielle. Je me sentais comme une impostrice : après tout, mon statut social ne me permettait pas d’aimer ça, « la mode ».
 
Faut dire que je suis une fille de l'entre-deux; j'ai autant d'amis alternatifs, en marge des contraintes de la société, que d'amis plus « normatifs », qui, eux, sont bien dans ladite société. Et moi, là-dedans, j'ai essayé de tout faire entrer dans le même panier. J'ai essayé d'être à la fois l'une et l'autre. Je me suis retrouvée avec la double pression d'être un être humain de la marge, mais fashion.
 
J'ai longtemps jonglé entre les deux modes de vie et les standards qui viennent avec. J'en suis ressortie plus étourdie qu’autre chose et surtout plus mélangée sur ce que je voulais être comme personne. J'avais l'impression de ne pas avoir de place nulle part, de ne jamais être totalement à l'aise. J’essayais différentes choses : porter des pantalons sarouel, mettre du fond de teint… mais j’avais toujours le sentiment de porter un déguisement.
 
J'étais une lectrice de l'ombre parce que des jugements de valeur et des marches à suivre, il y en a partout, même chez ceux qui clament haut et fort le droit d'être différent. J’aimais mieux me cacher que de devoir m’expliquer. Déjà que je subissais des commentaires sur le nombre de douches que je prenais par semaine, je n’avais pas envie de devoir justifier mes lectures.
 
En fin de compte, j’ai arrêté de vouloir appartenir à un groupe spécifique quand je me suis entourée de gens qui se foutaient de ce dont j'avais l'air, de si je me rasais ou pas, de si je portais du linge neuf ou de seconde main. Et puis, je n'ai jamais été capable d’intégrer un mode de vie unique non plus, j'ai besoin des deux pour être bien. Je prends ce qui me convient le mieux et j’ose croire que ça me permet de m’adapter à des situations disparates. #polyvalence
 
Maintenant, je ne lis plus Ton petit look en cachette; j’y écris. Me libérer de cette petite gêne fait une grosse différence au bout du compte. Un petit pas de plus dans l’acceptation de soi (soupir de satisfaction).
 
Vous êtes-vous déjà sentie dans l’entre-deux? Est-ce qu’il y a d’autres lectrices de l’ombre?

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