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Cet ex-chose que je ne peux pas laisser partir
Crédit: Annie Nonyme

Le seul gars qui arrive à me faire jouir. Le seul. Je n’arrive pas à, comme dit la chanson : let it go.

Il ferait, de par son look, pleurer ma mère anxieuse et lui donnerait envie d’appeler la police pour déclarer un squeegee qui se trompe de quartier. Le genre, qui enfant, était ami avec des motards. Le cauchemar d’une société capitaliste; pas employable (dans peu de domaines, en tout cas), pas domptable, mais surtout… pas le mien.

Je l’ai rencontré il y a deux ans quand j’avais l’âme éparpillée et le cœur en mille miettes. Mon copain de l’époque avait piétiné tout ce qu’il restait de mon estime de moi. Quelques mois étaient passés et j’avais envie de sexe. Viscéralement, comme on rêve d’un cheeseburger après une diète qu’on regrette.

J’avais besoin de donner un reboot à mon estime disparue, à enfin regagner le contrôle de mes émotions, et, peut-être un peu, réussir à faire sentir quelqu’un d’autre que moi comme de la marde dans tout ça. Reprendre du terrain.

À l’ère du sexe qui se commande comme une pizza (gratis et pas de tip), c’est sur une application téléchargée en joke qu’on a commencé à jaser. On venait de deux univers différents, deux castes opposées, mais on avait un but commun : fourrer sans attaches.

Je m’étais dit que, malgré mon air doux pis mes eaux calmes, j’étais dure en dedans. Que j’arriverais à ne pas m’attacher et que, dans le fond, c’était temporaire. Il était libre, mais je pouvais en disposer anytime

Jusqu’au temps où nos ébats, qui pourraient sûrement égaler à une discipline olympique, se sont étirés. On finissait nos nuits en cachette de ses colocs pas vivables, tout simplement à parler. J’ai toujours été timide, mais avec lui je bâtissais une amitié à coup de confidences et de blagues poches. Il riait. J'ai jamais goûté à l'amertume d'un problème de substance, mais il y a une chose qui m'en a toujours rapproché : son pénis.

On se gravitait autour comme des planètes vissées au même axe, mais le timing n’était jamais bon. Il y a eu plein de filles de son côté, quelques semi-amours du mien. Mais mon téléphone finit toujours par vibrer. Je m’autoflatte l’ego, même si je sais que deep down c’est comme dans la chanson de Sam Smith qui m’écœure et que j’adore à la fois. I know I’m not the only one.

Je fais la vaisselle et j’essaie de ne pas nous imaginer ensemble. Je fail tout le temps. On s’écrit sporadiquement, souvent en groupes d’heures à la fois. Récemment, il m’a écrit pour me dire qu’il a une copine.

J’aimerais croire que c’est fini, et que tout ça n’a jamais commencé. J’aimerais me convaincre que c’est juste dans ma tête et que, pour lui, je n’ai jamais vraiment compté. J'aimerais oublier le sexe et la folie chaque fois que nos corps allaient se rencontrer. Mais je n’arrive pas à comprendre (ou je suis dans le déni) quand il me booty call encore à minuit.

J’éteins simplement mon téléphone.
 

Avez-vous déjà vécu une relation comme ça? Comment avez-vous fait pour passer à autre chose? 

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