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Parents toxiques : quand la présence des parents devient un poids
Crédit: thisguyhere / Pixabay

La transition de l’enfance à l’adolescence n’est facile pour personne. Nous apprenons à nous découvrir et nous commençons à prendre conscience du monde et de ses défis. Pour moi, c'était un face à face avec la réalité. La vie n’est pas parfaite, je ne suis pas parfaite et, surtout, mes parents ne sont pas parfaits.
 
Quand je suis entrée au secondaire, j’ai commencé à comprendre bien des choses.  Là, je ne parle pas d’abus ou de violence, j’ai découvert ce qu’est un parent toxique. Ne vous méprenez pas, j’aime mes parents et je suis certaine qu’à leur façon ils m’aiment aussi. Mais leur présence dans ma vie est une grande source d’anxiété.
 
Pour résumer, un parent toxique se définit par sa façon d’interagir avec sa progéniture. Souvent, le rôle de parent-enfant est inversé et l’adulte est incapable d’apporter le soutien nécessaire. On parle souvent de remarques mesquines, d’un manque d’intérêt, de manipulation et j’en passe. Pour moi, c’était une indifférence marqué pour ma vie, des chicanes interminables et beaucoup d’amertume.
 
Aux yeux de mes parents, je n’étais et ne suis pas une priorité. Jeune, j’étais constamment dans leurs pattes et je les empêchais de faire ce dont ils avaient envie. J’étais un obstacle à leur vie sociale, à leur emploi et à leurs rêves. Résultat, ils m’ont mise de côté. Sans leur infliger l’étiquette d’alcooliques, ils ont laissé leur goût des bonnes choses l’emporter jusqu’à ce qu’ils se retrouvent seuls. Lorsque j'ai compris tout ça, mon monde s’est écroulé. Je ressentais un poids constant dans mon estomac. D’une certaine façon, j’ai voulu leur faire payer. N’étant pas une grande rebelle, ma seule arme était de me refermer sur moi-même.
 
J’ai longtemps gardé le silence parce que j’avais peur. Je me sentais incomprise et j’avais l’impression d’être la source du problème. La maison était devenue un champ de mines où chaque remarque pouvait se transformer en engueulade. Passé 7 h, la vérité sortait, car l’eau de vie commençait à faire effet.  Le « je n’aurais pas dû avoir d’enfants », je l’ai entendu plus d’une fois.

Vivre avec des parents qui se foutent de toi c’est atroce. Mais essayer de le faire comprendre aux autres l’est tout autant.
 
En quittant la maison des années plus tard, le problème ne s’est pas résolu. En surface, tout avait l’air beau, mais en creusant un peu, le bobo existait toujours. À chaque fois que je prenais des vacances chez mes parents, j’avais espoir que tout se déroule bien, mais je vivais déception sur déception.
 
Ça m’a pris du temps à accepter que je n’y pouvais rien. Que ce n’était pas de ma faute. Il est difficile pour une jeune fille de se bâtir une estime de soi quand c’est ton modèle qui te cloue au sol. Pleurer, je l’ai fait. Hurler, je l’ai fait. Tenter de mettre une douleur physique sur la douleur psychologique, je l’ai fait.
 
Encore aujourd'hui, j’ai peur d'aller les voir. J'ai la crainte qu’une chicane éclate, que les mots aillent plus loin que notre pensée et que ce soit la dernière fois qu’on s’adresse la parole.
 

Et vous? Est-ce toujours facile avec vos parents?
 

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