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La fois où j’ai arrêté de fumer du pot
Crédit: Pixabay / Yourton

Aujourd’hui, ça fait 5 ans que je ne fête plus le 4/20. Cette journée que j’attendais chaque mois d’avril de mes 15 à 17 ans. Ça fait 5 ans qu’il n’y a plus d’alarme sur mon téléphone pour annoncer l’heure exacte à laquelle mes amis et moi allumions chacun notre joint sur le Mont-Royal.
 
Aujourd’hui ça fait 5 ans que j’ai de la misère à réaliser que j’ai déjà été une pothead. Parce que rendu là, je n’étais même plus une consommatrice de pot sur une base régulière, j’étais rendue un légume vivant. Ça ne me dérangeait pas tant que ça, parce qu’anyway, j’étais tout le temps assez high pour ne pas m’en rendre compte. Je fumais en me réveillant, je fumais entre les pauses de mes cours, je fumais après mes cours, je fumais après le souper et je me trouvais normale. Parce que t’sais, il n’y a rien là de fumer du weed. Ce n’est pas méchant, ça relaxe pis c’est naturel que je me disais.
 
Pis un soir, dans un party, j’ai eu un déclic. À l’époque, je ne buvais pas, car mes derniers souvenirs de soirée alcoolisée étaient un suppositoire (merci, la sœur!) et du vomi sur le plancher. J’avais donc remplacé le fun par un autre. Celui que je partageais avec tous mes amis, parce que si je réfléchis bien comme il faut il n’y en avait pas un de nous qui ne fumait pas. Certains plus que d’autres, certes, mais tous autant qu’on était.
 
Ce soir-là, en fumant je me suis rendue compte que j’en avais plus de fun. Les effets d’autrefois s’étaient transformés en écailles de coquille qui se refermaient tranquillement sur moi. Celle dans laquelle j’allais planer en solo un léger instant avant de commencer à angoisser dans le silence. Le weed me faisait devenir une boule d’anxiété, ce sentiment que je n’avais jamais vécu auparavant. À chaque puff je m’enfermais un peu plus dans une cage de verre, d’où je scrutais les gens et surtout moi-même. À force d’analyser et de sans cesse remettre toute la réalité en question, j’ai fini par trouver des bibittes partout et trouver le monde moins gai et moins beau.
 
Je me suis rassurée en me disant que c’était cette batch-là qui n’était pas super bonne, en me répétant que moi j’allais bien. Au bout de quelques semaines et plusieurs joints, je me suis rendue à l’évidence épeurante que les bêtes noires étaient enfouies dans ma tête et que le pot les réveillait et les alimentait! 
 
Ça n’a pas pris de temps que j’ai arrêté de fumer. J’ai eu peur des jugements de mes amis, de mon chum de l’époque, de mon frère. Je redoutais le fait qu’ils me trouvent « moins le fun », mais surtout qu’ils ne me comprennent pas, me jugent et m’incitent à refumer! Rien de tout ça ne s’est passé.
 
Malgré tous les joints qui tournaient autour de moi, je refusais. Pis le monde s’est juste habitué et ça fait des années qu’on ne me les tend plus. Beaucoup de mes amis ont arrêté de fumer avec le temps, d’autres ont vraiment diminué leur consommation et certains fument encore énormément pis je ne les juge pas du tout.
 
Aujourd’hui et depuis les 5 dernières années, j’ai pris 2 puffs sur 3 joints et tous les jours je high five mentalement la fille de 17 ans qui s’est choisie avant de choisir le weed.

Ce que je vous raconte là, c’est mon cheminement à moi, que vous fumiez du pot ou non, ça vous appartient. Reste que de réfléchir à sa consommation, ça peut être bien. 

Est-ce que le 4/20 est un événement auquel vous participez? 

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