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Lettre à mon ex

Auteur: Roxanne Tremblay
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Lettre à mon ex
Crédit: Roxanne Tremblay
Cher ex,

Je t’en ai voulu longtemps. Je t’en ai voulu longtemps de ne pas avoir été capable de m’aimer comme je l’aurais voulu. Avec le temps, j’ai compris que moi aussi je n’avais pas été capable de t’aimer comme j’aurais dû. Ça prend du recul pour réfléchir comme du monde. Essayer de réfléchir et de raisonner quand tu vis des émotions aussi intenses, ça donne rarement de bons résultats. Quand notre relation a pris fin, j’étais convaincue que ce n’était pas de l’amour, que tout avait été faké.
 
Tout s’est fait tellement vite. J’y repense et je me dis « Woah! ». Est-ce que nous avons réfléchi avant de nous lancer là-dedans? Absolument pas. Pis en amour, ça ne devrait pas être compliqué. Ça ne devrait pas être « raisonnable ». Tomber en amour, ce n’est pas comme magasiner un set de patio. Nous n’avons pas pris beaucoup de temps pour nous connaître avant de se lancer dans une relation. Nous aurions peut-être dû… mais en même temps, nous n’aurions pas vécu cette expérience.
 
Okay, ça n’a pas marché. Nous sommes tellement différents! C’est comme si on avait essayé de faire un gâteau avec des Skittles pis de la mayonnaise. C’est pourquoi j’ai longtemps vécu notre relation comme un échec. Je m’en suis voulu. Je t’en ai voulu. J’en voulais au monde entier. Je m’en voulais d’avoir aussi mal. Je t’en voulais de ne pas avoir agi comme je l’aurais voulu. J’en voulais au monde entier d’être heureux pendant que moi, le regret et la peine me rongeaient par en dedans.
 
Est-ce que j’avais le droit d’avoir des attentes envers toi et notre relation? Oui. Est-ce que j’avais le droit de t’en vouloir parce que je n’étais pas satisfaite de certaines choses? Non. Des attentes, c’est personnel. Je n’aurais pas dû t’imposer ma façon de penser, comme tu n’aurais pas dû m’imposer la tienne. Bref, nous étions deux pièces de casse-tête, mais peut-être pas celles qui allaient ensemble.
 
Aujourd’hui, je me rends compte que ma vision des choses a changé. Je pense qu’on s’aimait, mais on s’aimait mal. Parce que oui, même la fois où nous nous sommes engueulés à 3 heures du matin en plein milieu de la rue, je t’aimais. Je veux vraiment que tu saches que si je criais, c’est parce que j’y tenais et que je ne voulais pas te laisser partir. Quand je me fâchais, c'est parce que j'avais mal. Je me suis souvent demandé « pourquoi est-ce que tu n'as pas mis un terme à ça avant? ». C'est parce que je nourrissais mon espoir avec nos bons moments. Malheureusement, parfois, ça ne suffit pas. 
 
Récemment, on m’a demandé : « Si c’était à refaire, te relancerais-tu là-dedans ? ». J’ai dit oui. Parce qu’avec toi, dans les bons comme dans les moins bons moments, j’en ai appris beaucoup sur moi-même. Je ne vis plus ça comme un échec, mais une expérience de plus à ajouter à mon CV de l’amour.
 
J’espère que, toi aussi, tu l’as ajoutée cette expérience. 

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