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Les crises de panique aka ma petite histoire de crises de nerfs

Quand j’étais plus jeune, je faisais ce que ma mère appelait « des crises de nerfs ». Je pétais les plombs de colère, et ma rage était irrationnelle. Je pouvais hurler et pleurer pendant des heures, j’en shakais tellement c’était puissant. Et je finissais par m’endormir, lessivée par ma crise. À cette époque, je ne comprenais pas d’où venait cette rage, cette profonde tristesse, et ce vide infini qui avait fait sa place dans le creux de ma vie. C’est en 2015 qu’on m’a diagnostiqué un TAG (Trouble d’Anxiété Généralisé) avec crises de panique.

Crédit : Giphy

 
Le diagnostic, je m’en doutais. Ça n’a pas été difficile à avaler comme nouvelle, puisque mettre un nom sur ce que je vivais, et savoir que j’étais « normale » avait quelque chose de très rassurant. Je me suis décidée à consulter suite à une rude soirée pour mon copain et moi, où j’avais tenté de mettre fin à mes jours en état de panique totale. Il faut que vous sachiez qu’en plus de ces crises, il peut arriver certaines fois que j’atteigne un seuil de dépersonnalisation. Pas longtemps, mais juste assez pour être complètement out of the game : je ne suis plus moi. Mes pensées sont noires, mes gestes sont violents et c’est comme si j’entrais dans une autre dimension où tout est inatteignable. Quand mon psychologue m’a demandé de décrire cet état, je lui ai dit que j’avais l’impression de flotter dans une immense boîte grise où tout m’était inaccessible : je paniquais, mais puissance x 100000.
 
Eh bien, cette soirée-là, j’étais dans un état de dépersonnalisation, et ce, en pleine crise. Je ne m’en souviens plus, mais mon copain m’a vue les yeux exorbités et injectés de sang, en train de trembler de partout, couteau de cuisine à la main : je voulais me rentrer ce couteau dans le ventre, car « j’avais mal ici ». Heureusement, mon chum est plus fort que moi sur le plan physique et m’a neutralisée, si on peut dire. Merci encore. Je ne m’en rappelle plus, mais ce soir-là, mon copain a appelé les urgences, et le temps de l’appel, je m’étais endormie.
 
Le matin, complètement dans les vapes, mon amoureux me raconte la soirée de la veille. Je ne comprends rien, ce n’est pas moi, je n’ai pas envie de me suicider. Et pourtant. Cette journée-là, c’est moi qui ai pris le téléphone pour prendre mon premier vrai rendez-vous chez un psychologue privé.
 
Meilleure. Décision. À. Vie.

Crédit : Giphy

 
J’ai été suivie pendant quelques mois, ensemble on a été capable de cerner la source du problème. On m’a prescrit un anxiolytique – Rivotril – à prendre au besoin lors de crise. On m’a proposé de prendre des antidépresseurs, mais j’étais mal à l’aise à l’idée de prendre chaque jour un médicament. Rivotril au besoin était le meilleur compromis pour moi. Si vous ressentez le besoin de prendre des médicaments, aucun problème. Je ne dis pas que c’est mal, loin de là, mais je tenais tout de même à vous informer que d’autres solutions existent! Par contre, la consultation est quelque chose de nécessaire, selon moi, pour cerner et éventuellement régler le problème à la source.
 
Ça fait maintenant un an aujourd’hui que n’ai pas fait de crise de panique avec dépersonnalisation, et je ne serais probablement pas là aujourd’hui pour écrire ces lignes sans l’aide d’un professionnel (et de mon copain full de fort, autant physiquement que psychologiquement). Alors, n’hésitez pas à prendre rendez-vous si vous aussi, vous faites des « crises de nerfs » sans trop savoir pourquoi.
 
Et vous, avez-vous déjà été amené à vivre avec quelqu’un qui vit avec un trouble panique? Comment l’aidez-vous? 

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