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La génération Y et la peur de l’engagement
Crédit: Unsplash / Pixabay

En regardant autour de moi, j’ai vite remarqué que je n’étais pas la seule incapable à m’engager. Que ce soit l’engagement de prendre un verre samedi soir ou l’engagement de s’inscrire au gym, les Y ont le « chokage » facile.
 
Après tout, ils ont une légère tendance à changer de programme scolaire comme ils changent de bobettes, ils occupent plusieurs emplois en même temps ou ils changent constamment d’employeur, ils déménagent et ils voyagent comme s’il n’y avait pas de lendemain. Et ce n’est même pas la peine d’aborder Tinder… Force est de constater que plusieurs Y craignent davantage l’engagement que les générations précédentes.
 
Je ne vois pas nécessairement cette peur de l’engagement d’un mauvais œil. Je cherche surtout à savoir pourquoi un si grand nombre de Y en ont une peur bleue et qu’est-ce qui fait d’eux des chickens de l’amour.  À force d’écumer le sujet avec mon entourage, j’en suis venue à trouver des coupables.
 
D’abord, l’égoïsme et l’obsession qu’éprouvent pour eux-mêmes les Y pourraient être un obstacle à l’engagement. Leur soif immense d’aventure et de découvertes aussi. Il faut ajouter que leurs décisions deviennent beaucoup plus difficiles qu’avant avec les choix et les possibilités qui s’allongent à l’infini devant eux.
 
D’autres facteurs pouvant expliquer cette peur de l’engagement pourraient être les meilleures conditions de vie des Y. Ils ont plus de moyens que les générations d’avant, que ce soit pour se trouver un emploi, gagner de l’argent ou une date et ils craignent moins l’instabilité. Tout leur est plus accessible, y compris l’infidélité, avec des sites comme Ashley Madison.
 
Merci aux nouvelles technologies et au doux sentiment que procure la gratification immédiate, les Y sont impatients. Cela pourrait les empêcher de s’enraciner solidement quelque part ou avec quelqu’un. Ces mêmes technologies les rapprochent et les isolent à la fois, ce qui n’aide pas toujours leurs relations amoureuses.
 
À cela j’ajouterais qu’ils ont un grand besoin d’approbation et qu’en ce moment la grande mode veut que, puisqu’ils vivent plus longtemps, ils doivent profiter de la vie et ne pas se poser si jeunes. C’est tout à fait logique.
Ce que je me demande, c’est si cette quête d’identité et de liberté ne pouvait pas aussi leur nuire. Cette quête ne se transformerait-elle pas sournoisement en excuse pour ne pas prendre au sérieux ce qu’ils entreprennent, que ce soit un nouvel emploi ou une fréquentation amoureuse?
 
Les Y ont l’avantage de vivre comme ils le souhaitent, ils ont plusieurs opportunités et maintenant, c’est à eux de se créer une vie qui corresponde à leurs valeurs. Entre rester libres pour ne pas manquer d’opportunités et risquer de passer à côté de l’essentiel en voulant tout vivre, comment trouver l’équilibre? Plus facile à dire qu’à faire, j’en ai des sueurs dans le dos!
 
Selon moi, les Y ne sont pas préparés à affronter la réalité. Ils ont des attentes irréalistes de la vie parce que depuis qu’ils sont jeunes, ils se font dire qu’ils sont des êtres merveilleux et uniques. Avec toutes ces nouvelles opportunités qui émergent, plus d’argent en poche et une grande liberté, les Y s’attendent à avoir une vie merveilleuse. Le retour à la réalité est donc brutal : après quelques heures avec une nouvelle date, si leur prospect ne les a pas fait rire aux larmes ou fait virevolter des papillons dans le ventre, ils débarrassent le plancher sans regarder en arrière. Leur emploi si prometteur, qui devait donner un sens à leur vie, pourrait s’avérer décevant s’il ne remplit pas cette tâche complexe.
 
Mais, en sachant tout cela et en se préparant adéquatement, les Y auront peut-être moins peur. Ainsi, que ce soit en accumulant davantage d’expériences et de compétences pour l’emploi de leurs rêves, en travaillant sur leur connaissance de soi ou en ayant une meilleure compréhension de l’autre en amour, la préparation serait-elle la clé pour vaincre la peur de l’engagement des Y?
 
 
 

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