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Relation mère-fille : une thérapie pour s’aimer à sa juste valeur
Crédit: Eye for Ebony/Unsplash
Ma  petite mère… Cette femme qui  s’est donnée corps et âme afin de me faire vivre. Elle est la personne la plus importante au monde à mes yeux, n’empêche que j’ai souffert d’une profonde haine envers elle. Mon journal intime en témoigne, et j’imagine que ça n’a pas toujours été rose de vivre avec une ado vivant des crises presque tous les soirs. Un jour, vers mes 19 ans, elle m’a proposé une thérapie.
 
S’il y a bien une chose dont j’étais sûre, déjà à 12 ans, c’est qu’à 18 ans, j’étais partie de chez mes parents. Parents étant un grand mot : ma mère et son chum. Le chum qui contrôlait ma mère,  et qui me contrôlait. C’était ma vie, pourquoi ne pouvais-je pas la vivre comme je l’entendais? Quand j’étais seule avec ma mère, tout allait si bien, je ne comprenais pas pourquoi nous devions rester avec lui. Lui qui portait à notre égard la violence verbale et psychologique. J’en ai tellement voulu à ma mère de me faire subir son agressivité, de me sentir emprisonnée dans ma chambre au sous-sol… Je sais, ça sonne cliché, l’adolescente de 14 ans qui veut vivre sa vie, qui ne connait rien de rien, vivant dans le fin fond d'une chambre avec ses posters de Green Day pis d’Avril Lavigne… Reste que ce sont des sentiments qui m’ont habitée jusqu’à mes 19 ans.

 

You're ruining my life
 
Crédit : Giphy
Lorsque ma mère m’a proposé la thérapie, j’avais peur, j’ai dit non. Peur de me faire dire mes quatre vérités, de me faire dire que je ne connaissais rien, que j’étais qui, moi, pour détester un être humain qui a mis sa vie à me faire vivre, avec peu de moyens. Bref, elle m’a finalement convaincue, et elle a bien fait. Turns out qu’il n’y a eu zéro jugement de la médiatrice qui nous accompagnait.  Nous avons passé quatre fins de semaine de 3 jours, dans une maison avec d’autres femmes de différents âges qui vivaient elles aussi des choses.  
 
Cette thérapie, ça m’a permis de voir qui était vraiment ma mère. Comprendre qu’elle avait un passé avant moi, des traumatismes, des faiblesses qu’elle n’aurait probablement jamais exposées. J’ai d’ailleurs compris ses insécurités financières, le pourquoi on restait avec cet homme abusif. J’ai pu lui pardonner et en retour, elle a pu me pardonner elle aussi. Tout n’a pas toujours été facile, et encore aujourd’hui, nous avons quelques disputes, mais reste que l’humaine qu’est ma mère m’a été dévoilée. Il est plus facile pour nous deux maintenant de travailler sur nos patterns mères-filles, de régler nos différents.
 
Ayant finalement quitté la maison à 17 ans, j’ai assumé ma liberté. J’ai compris par la suite, que ma mère et moi étions en conflit, mais surtout des victimes du patriarcat et que sans cette communication, notre relation reposerait peut-être sur des bases différentes. Ma petite maman, c'est une femme extraordinaire qui a sacrifié sa vie pour que je ne manque de rien. Elle n'est pas parfaite, elle est humaine, et je l'aime comme ça.
 
Crédit : Julie Vaudry/Facebook
 
Je la remercie encore  d’avoir eu cette ouverture d’esprit, et je vous invite à nous faire part de vos expériences ou désirs de régler les conflits vous pesant sur les épaules, parce que le simple fait d’en parler ouvertement est un pas de plus vers la guérison.
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