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Est-ce qu’être contre le « catcall », c’est être contre se faire cruiser?
Crédit: Pixabay Unsplash

Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de notre groupe secret Ton petit look. Pourtant il s’en passe des choses.  Après une discussion avec les filles, j'en suis venue à la question qui s'affiche comme titre de cet article. Est-ce qu’être contre le « catcall », c’est être contre se faire cruiser?
 
Un des sujets de l’été sera certainement les « catcall ». On les définit par le fait qu’un homme siffle ou cri un commentaire à caractère sexuel à une femme qui passe dans la rue. On différencie facilement le catcall à une simple interpellation, car il est plus impulsif et surtout plus intrusif qu’un commentaire dit de façon posée pis toute.
 
Bon, avouons-le, se faire gueuler après pour se faire dire qu’on est chick, en tant que femme, c’est pas nécessairement la façon la plus fine et la plus polie de se faire aborder. Je suis une personne qui reçoit beaucoup de confidences et qui pose beaucoup de questions, pis ça ne m’est jamais arrivée de me faire dire « Omg, tu veux savoir comment j’ai rencontré mon chum, hey ben il m’a crié après ‘’belle jambe, la poule!’’ pis j’ai automatiquement été séduite par sa gentillesse et son humour. Alors, je lui ai demandé son numéro de téléphone et nous avons fourré direct dans son char. » Jamais. Pis, sans joke, j’ai beaucoup d’amies qui ont rencontré leur chum d’une drôle de manière.
 
Le fait est que crier ou siffler une personne, c’est pas une façon agréable de se faire cruiser. Ce n’est pas une attention que les femmes cherchent en général. Ça se rapproche du call animal, comme quand une personne appelle son chien dans le fond de sa cour, pis ça gosse.
 
Alors, est-ce que refuser les catcall, c’est refuser de se faire cruiser? Non. Une personne a le droit de ne pas vouloir se faire parler de son apparence quand elle se promène dans la rue. Je veux dire, on est toutes des personnes libres, à ce que je sache. Les catcall augmentent – et de beaucoup – le sentiment d’insécurité qu’on peut ressentir quand on est une femme. C’est en lien avec les micro-agressions que l’on vit chaque fois qu’on sort de la maison. Ça n’aide pas le reste.
 
Considérant qu’une femme sur quatre sera victime d’abus sexuel ou de viol dans la vie, faut pas oublier que ces stats-là, on a été élevé avec. Vous comprendrez que ça n’aide pas à se sentir en sécurité dans le monde dans lequel on vit.
 
T’sais les gars, vous avez le droit de cruiser des filles, ce qu’on ne veut pas, c’est que vous nous imposiez cette façon de cruiser-là, comme si nous n’attendions QUE ÇA. Que notre existence se résumait à ça. Reste que se faire cruiser, dans un bar, ça peut être tellement nice, flirter au travail aussi. Dans un 5 à 7, dans un resto, dans un cours de cuisine, OK. Mais crier après une personne, débarquer dans sa face de façon agressive et soudaine ou siffler de son char, ce n’est pas le fun.
 
Faut mettre quelque chose au clair, le féminisme, ce n’est pas être contre les gars. Ce n’est pas être contre se faire cruiser non plus, c’est juste de reconnaître qu’une femme n’est pas juste standby en attendant de plaire à un homme (pis un million d’autres affaires).
 
Fait que, go! Cruisez les amis, arrêtez juste de nous crier après. Il y aura une réaction en chaîne vous allez voir. Si vous êtes moins agressifs avec nous, les gars, nous allons sûrement être plus réceptives à vous parler de façon gentille et polie.
 
Merci là. 

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