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J’ai vu mon frère mourir

Auteur: Catherine Théroux
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J’ai vu mon frère mourir
Crédit: Mathieu Phaneuf

J’ai vu mon frère mourir. 

Je sais que c’est raide comme introduction, mais je ne vois pas comment le dire autrement. Je pourrais écrire qu’il est parti, qu’il nous a quittés, mais il s’agit de métaphores pour amenuiser la réalité. Il n’est pas parti « en voyage », il est mort et je ne le reverrai plus jamais. 

Le 23 janvier 2014, son cœur a arrêté de battre. Son organisme était empoisonné par les déchets que ses reins ne filtraient plus. 

Ceci n’est pas arrivé du jour au lendemain. Il a souffert le martyr, mon frère. Depuis des années, il mourait à petit feu devant nous, impuissants. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai vu mon frère plié en deux de souffrance ni le nombre d’heures qu’il a passées à l’hôpital pour subir tous ces tests et opérations. Le fait de ne pas pouvoir le soulager m'a si souvent fait pleurer de rage et d’impuissance… 

La seule solution était un don d’organe que je ne pouvais pas lui faire, n’étant pas de son groupe sanguin. Selon les médecins, il ne fallait pas trop espérer. Au Québec, les donneurs sont rares et plusieurs patients en attente meurent chaque année

C’est ce qui est arrivé à mon frère. Je l’ai vu faire ses adieux à son fils de 2 ans et demi. J’ai assisté à la rédaction de son testament. Je l’ai vu se battre jusqu'à son dernier souffle. Mon frère avait 29 ans, sa vie commençait et se terminait à la fois.

On espérait la main sur la pagette, l’oreille collée sur le téléphone. On avait espoir que la sonnerie retentisse, qu’un don d’organe inespéré allait survenir. En vain. 

Ma carte, je l’ai signée depuis longtemps. Il ne faut pas se voiler la face, nous savons tous que nous allons mourir un jour #BreakingNews. 

En faisant un don, vous pourriez améliorer la vie de 40 personnes et sauver la vie d’environ 8 personnes. Je sais que certaines croyances religieuses peuvent freiner quelques personnes. Pour ma part, en tant qu’athée, je crois que la seule chose qui soit certaine, c’est ce qui se passe « ici-bas », c’est-à-dire des individus qui souffrent dont le destin repose entre vos mains. 

Si vous prenez la décision de signer votre carte, parlez-en à vos proches. Vous pouvez également remplir le formulaire de consentement.

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