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Ode à une petite sœur importante
Crédit: Maude Bergeron

Ma petite sœur a 21 ans.

C’est drôle pis ça me fait bizarre par en dedans. Plus j’y pense, plus je sens les mille petits papillons énervés qui virevoltent dans mon cœur et dans ma poitrine, me laissant teintée d’une belle fébrilité. Lorsque je la regarde avec son regard moqueur et son grand sourire scintillant, je vois une belle femme accomplie et mature, qui a déjà réalisé plusieurs choses qui me rendent si fière d’elle.

Le temps passe tout de même vite. Je me souviens du jour de sa naissance, lorsqu’on m’avait gentiment donné du chocolat à l’hôpital pour me fermer la gueule un peu, trop impatiente de rencontrer mon bébé sœur pour la première fois. J’avais si hâte de la cajoler et de lui montrer mes mille toutous préférés, t’sais. Comme j’avais la varicelle quelques jours après son arrivée, j’ai dû patienter longtemps en écoutant des films (aka Basil, détective privé sur repeat) pendant qu’elle était loin de moi. J’peux vous dire que mon amour accumulé et probablement la rage que le grattage corporel m’a donné s’est vite déversé positivement sur cette belle petite poupée vivante lorsque j’étais guérie.

Toute ma vie, par la suite, je me suis sentie responsable de son bien-être. Je la défendais lorsqu’un enfant lui disait des niaiseries dans la cour d’école alors que, de mon côté, j’me faisais écœurer sans même être capable de répondre quoi que ce soit. J’étais capable de m’affirmer pour elle, par amour et par souci de son bonheur futur.

Les choses ont changé. J’ai été sa seconde maman pendant bien longtemps et j’ai l’impression que, depuis deux ans, elle s’est emparée du flambeau pour m’aider personnellement.

Ma chère sœurette est maintenant bien grande. Sa grandeur est si belle et stable qu’elle me permet même de m’y accoter à temps plein, moi qui a presque toujours besoin d’une douce épaule pour m’appuyer, de chaleureux bras pour m’entourer, d’une tendre oreille pour m’écouter, d’une bouche rieuse pour me dire des mots rassurants et me conseiller.

Je repense à tous ces moments que nous avons vécus ensemble : des petites histoires simples, des instants d’hilarité, des heures de confidences et parfois simplement sa présence dans des périodes moins évidentes.

Malgré des bouts de vie difficiles, le sentiment de solitude que j’ai parfois pu ressentir a toujours été amoindri grâce à ma petite sœur. Je sais que, malgré tout, je ne serai jamais toute seule et qu’elle sera toujours là pour moi.

Sans elle, je crois sincèrement que je ne serais pas en vie. Sa présence m’assure continuellement que tout peut bien aller, que de bons choix sont aussi des options valables et qu’il y a de l’espoir derrière les maudits gros nuages pis la brume qui ne partent pas toujours de ma tête parfois troublée.

Il n’y a personne d’autre dans ma vie d’aussi présent, qui me donne si gratuitement son temps et son énergie, ne recevant pourtant pas assez en retour, à part le poids de mes lourds états d’âmes, encore et toujours.

Je l’aime d’amour et plus que n’importe qui. Elle ne le sait peut-être pas, mais elle restera ma meilleure amie pour la vie, la plus belle et merveilleuse petite sœur que je n’aurais jamais pu mieux choisir.

Je t’aime, Rachel.

Entretenez-vous une aussi belle relation avec votre frère/sœur?

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