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Et vous, vous faites l’amour combien de fois par semaine?
Crédit: JayMantri/Pixabay

J’ai une libido assez variable. Je peux avoir envie de faire l’amour chaque jour comme je peux ne pas en ressentir le besoin pendant un mois ou plus. Personnellement, cette réalité ne m’incommode pas. Par contre, je suis plus que tannée de la pression sociale mise sur les couples et sur les idéalisations de la fréquence à laquelle nous sommes « censés » faire l’amour. 
 

Crédit : Giphy

 
Blame it on la porno, je pense que le rapport à la sexualité et l’idéalisation qu’on en fait sont nocifs sur plusieurs points. Nos têtes sont remplies d’attentes et d’idéaux. Un couple en santé a des rapports sexuels au moins une fois par semaine (gros minimum, hein), une bonne blonde est cochonne, ne fait pas juste l’étoile au lit, doit être wild, etc. Même si j’ai beau dire que ces préjugés ne me font pas un pli, je me pose quand même des questions quand je me sens mal de ne pas avoir un désir sexuel constant pour mon copain.
 
Oui, j’ai ressenti et je ressens encore de la pression pour faire l’amour avec mon chum. À cause de cette pression, j’ai souvent dit oui, même quand je n’en avais pas envie. Plusieurs pensées traversaient mon esprit : je ne voulais pas qu’il croie qu’il ne m’attirait pas, j’avais déjà refusé ses avances la veille, je devais faire un effort comme j’avais déjà dit non, je ne voulais pas être le cliché de la fille qui a toujours mal à la tête, etc.
 
Avant de parler de mon malaise avec mon copain et aussi dans mes relations précédentes, j’ai déjà exprimé que je ne voulais pas faire l’amour lorsque l’occasion se présentait. Pas toujours en mots ni explicitement, je l’avoue. Je me détournais des caresses de mon partenaire, je disais que j’étais fatiguée, qu’il était tard, que j’avais mal à la tête, que nous n’étions pas seuls dans la maison ou que j’avais une grosse journée le lendemain. Résultat? Souvent des caresses plus insistantes pour me « mettre dans le mood », deux-trois arguments pour me convaincre ou, plus rarement, un soupir bruyant. Qu’est-ce que j’étais censée ressentir? Que j’avais le droit de refuser? Non. Que mon comportement était normal et acceptable? Non. Le consentement, c’est valable en couple aussi. J’aurais voulu leur répondre que mon vagin n’est pas disponible 24 heures sur 24, que tu sois mon chum ou non.
 
Les fois où j’ai cédé pour avoir la paix, je me suis sentie comme une chose, comme un trou. Malgré les « je t’aime », malgré la tendresse, malgré les mots d’amour, j’avais mal au cœur. Les yeux fermés parce que j’avais souvent mal, je serrais les dents et attendais que le moment passe. Je voulais que ça se termine au plus vite. Avant de lire et d’être conscientisée sur le consentement, je pensais sincèrement que j’avais un problème. Maintenant, je sais que j’ai le droit de dire non quand je veux, que je peux changer d’idée et que je n’ai pas à ressentir de culpabilité.
 
Même si je suis consciente de mon droit, je me sens quand même mal quand je refuse les avances de mon copain plusieurs fois de suite, ou quand je calcule depuis combien de temps nous n’avons pas fait l’amour. Je vois le chemin que j’ai parcouru, mais je sais qu’il y a encore du travail à faire. 

Ressentez-vous de la pression, vous aussi?

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