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Pilosité explosive : un complexe difficile à cacher
Crédit: Olga_Angelloz/Shutterstock

J’ai longtemps eu une pilosité bien « normale » pour une fille aux cheveux clairs. Mes amies m’enviaient pour mes poils blonds quasi-invisibles sur mes jambes, que je n’avais pas vraiment besoin d’épiler. Je succombais malgré tout à la pression de la société de m’épiler, mais ce n’était pas un rituel qui me dérangeait tant.

Je ne sais pas si c’est important de le mentionner, mais j’ai pris la pilule contraceptive pendant plusieurs années. Lorsque je l’ai arrêtée (entre deux relations et deux emplois), les choses se sont gâtées. J’ai commencé à avoir une pléthore de troubles hormonaux. Peut-être que la pilule masquait ces symptômes auparavant? Selon mon médecin, il n’y a pas de lien. Si j’écris ce texte, ce n’est pas tant pour démoniser la pilule qui est un moyen de contraception très efficace pour certaines, mais pour vous raconter les choses inusitées qui sont arrivées à mon corps par la suite.

En me maquillant, j'ai remarqué que, soudain, en quelques semaines, les petits poils qui recouvraient mon visage se sont allongés. Quoique pâles, ils commençaient à devenir assez longs pour me déranger lorsque je me maquillais. Comme le maquillage les accentuait, j’ai découvert l’épilation au fil qui m’a longtemps sauvée. Puis, je me suis retrouvée avec une ligne de poils foncés sous le nombril qui n’avait jamais existé avant.

Plus les semaines avançaient, plus je découvrais avec horreur que ma pilosité changeait, de petits poils par-ci, par-là autour des mamelons, une forêt plus dense sur mes bras… Il y a certaines choses que je trouvais vivables et que j’acceptais, comme d’avoir à me raser le gros orteil avant une date (true story!). Toutefois, ce qui m’a vraiment, mais vraiment alarmée, c’est lorsque j’ai, un jour, découvert deux petits poils de « monsieur » foncés, épais et durs sur mon menton. La première étape a été le déni. Un petit coup de pince à sourcils et c’était parti, mais ils sont revenus avec des amis. J’ai commencé à m’épiler à la cire et je ne voulais pas trop en parler à mes amies. J’ai fait mes recherches Google et j’ai appris que mes symptômes rimaient avec un débalancement hormonal. Je vous épargnerai mon cheminement médical ainsi que tous les traitements (surtout avec de la médecine douce) que j’ai subis.

Finalement, mon équilibre hormonal s’est rétabli, mais les poils restent. Je combats mes poils de menton grâce à l’électrolyse, ce qui n’est pas toujours évident, ceux du visage grâce à l’épilation au fil, puis le reste du corps dépendant de mon humeur car, avec le temps et l’âge, je me suis détachée de la notion de corps de femme comme corps n’ayant aucun poil.

Cela n’affecte pas énormément ma vie ni mon estime de moi, mais cela affecte mon portefeuille. Puis, parfois, dans ma tête de fille anxieuse, j’ai peur de mourir soudainement et de me retrouver avec une barbe dans mon cercueil.

Et vous, avez-vous déjà souffert de problèmes de pilosité?

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