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M. la Mort, j’ai deux mots à te dire
Crédit: sfam_photo/Shutterstock
Tu es entré dans ma vie sans me demander la permission. Juste comme ça, sans crier gare, sans m’avertir que du jour au lendemain, une partie de moi s’envolerait et que le reste s’effriterait peu à peu. Tu ravages tout sur ton passage comme un ouragan, une tempête mortelle. Des fois, entre deux crises de larmes, je me dis que tu dois avoir des raisons qui te poussent à me faire si mal, à me déchirer les entrailles.

Tu me démolis. J’te le dis, tu me démolis. Le plus dur, ce n’est pas ton regard froid ou le vide que tu crées après ton départ. C’est de survivre aux bleus du cœur, au silence, aux cris que tu me forces à pousser dans mon oreiller en pleine nuit pour ne pas déranger les autres qui dorment à côté. Les autres qui pourraient me juger. Parce que je peux bien te l’avouer, quand tu viens me rendre visite, j’entends les murmures derrière moi, je vois les regards de pitié, les larmes versées sur les joues de mes amis et de ma famille. Tu vas me dire que tu l’as fait pour mon bien, pour m’apprendre à me débrouiller, à survivre. Pour que je comprenne qu’on ne peut pas tout contrôler, que je n’ai pas mon mot à dire. Que c’est toi qui décide. Je le sais maintenant. Je suis un dommage collatéral. Je suis à ta merci. Pourtant, tu n’es pas aussi sévère avec les autres. Des fois, je me dis que je dois être ta préférée…

Chaque fois que tu passes, je réfléchis longtemps à ton modus operandi, à tes pulsions, tes décisions. Je ne comprends pas ce qui te motive. Je ne comprends pas comment tu peux me faire ça, à moi et à toutes ces autres personnes qui ont le malheur de se retrouver sur ton passage. Tu n’as pas honte? Même pas un tout petit peu?!
 
Je te hais. De tout mon être. Je te hais pour lui, pour elle, pour moi. Pour tout ce que tu représentes. Il est vraiment temps qu’on se dise adieu. Je dois retrouver la force de sourire, de reprendre le contrôle. Je dois réapprendre à voler sans craindre que tu viennes me couper les ailes.

Toi et moi, c’est fini. Je ne te veux plus dans mon existence. Tu es parti bien trop souvent avec ceux que j’aimais. Je t’en supplie, ne reviens plus.

Fuck you, M. la Mort. 
Je préfère la vie.  

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