Effets spéciaux : le nouvel album d'Avec pas d'casque, ou quand la musique fait pleurer de beau

La première fois que j'ai entendu Avec pas d'casque, j'étais désarçonnée. C'était en 2012, dans le chic café de ma faculté. Le nez dans mes livres, la voix singulière de Stéphane Lafleur m'avait hameçonnée. Musicalité inhabituelle. J'ai tendu l'oreille. Je n'ai pas été déçue. La poésie d'Astronomie, le quatrième album d'Avec pas d'casque berçait mon étude. Depuis, je suis la carrière du groupe avec intérêt. Je suis un peu groupie. Que voulez-vous? Je ne peux résister à la beauté.

C'est pourquoi j'étais bien énervée d'assister au lancement d'Effets spéciaux, tout dernier disque du groupe. Tout y était doux. Tout y était calme. Malgré la chaleur torride de la journée du lancement, il y a avait un petit feeling de début de printemps. T'sais quand il fait beau après tout le frette et le gris. Il y a avait des enfants qui dansaient main dans la main. Les musiciens du band trippaient à harmoniser leurs sonorités. Les mots de Stéphane Lafleur s'emboîtaient avec l'état général. Tout était parfait. J'ai pleuré de beau.

Crédit : Avec pas d'casque/Facebook

Remise de mes émotions, j'ai écouté et réécouté l'album à tête reposée. Il m'a beaucoup touchée. Je le trouve beaucoup plus lumineux que les précédents. Moins ironique. Moi qui aime les choses deep et sassy, j'aurais dû être déçue, mais non. J'ai réalisé que ça faisait du bien parfois, la lumière. Se laisser voguer en écoutant une chanson, ça fait du bien aussi. Les paroles incroyablement intelligentes coulent doucement au fil des chansons. La multitude d'instruments utilisée par le groupe me fascine aussi. Les classiques guitare, batterie, basse se marient au bol tibétain, à la clarinette et au Wuritlez. La complexité simple de leur musique happe.

Acheter cet album aura été un merveilleux investissement pour ma santé mentale. Je suis maintenant fin prête à affronter la grisaille de l'automne.