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Le retour au cégep… 10 ans plus tard
Crédit: Rawpixel.com/Shutterstock

Je suis de retour au cégep dix ans plus tard et je dois avouer qu’autant je me sens à ma place au sein de mon programme que je me sens vraiment différente des autres.

Il y a des moments où je me sens très vieille, comme quand une présentation sur un album jeunesse débute par « Il a été écrit en 1998, c’est vraiment vieux! » ou alors lorsqu’une de mes collègues de classe mentionne qu’elle avait un compte Facebook au primaire (pour vous mettre en contexte, je suis née en 1990 et Facebook est devenu populaire à mon entrée au cégep). Heureusement, j’ai une dizaine de collègues qui partagent mon quotidien (et également ma vieillesse).

Il n’en reste pas moins que je me suis demandé si les jeunes d’aujourd’hui n’étaient pas différents de ma cohorte. Si leur engagement envers l’école et leurs méthodes d’apprentissage ne différaient pas des miennes (j’ai même mis la faute sur la réforme, honte à moi!). J’en ai discuté avec mes collègues collabos pour réaliser que ce qui a vraiment changé, c’est moi. Parce que moi aussi, quand j’étais au cégep (je dis souvent ça. Je n’arrive pas à réaliser que je suis au cégep maintenant aussi), j’avais de la difficulté à suivre le rythme. Tout me semblait si long, si fastidieux, si complexe. L’adulte que je suis devenue comprend plus facilement, a appris, autant en réunion que dans ses cours d’histoire de la mode, à synthétiser l’information prise en notes pour suivre le rythme, à répéter telles quelles les consignes d’un travail écrit pour exceller, à faire assidument ses lectures et, surtout, à s’exprimer en classe lorsqu’elle ne comprend pas, mais également lorsqu’elle comprend pour en faire bénéficier ses collègues.

Je suis contente d’avoir eu cette réflexion, car je crois que je serai beaucoup plus tolérante envers les plus jeunes dorénavant. Il y a cependant des choses qui ont évolué au cégep, pour le meilleur je vous dirais, et que j’apprécie grandement (ce n’est certainement pas le contenu des machines distributrices, par contre. Il reste un pas santé à faire en ce sens!). Par contre, tout est regroupé sous une seule et même plateforme interactive; les notes, les travaux, les courriels, les absences, etc. Dans mon temps, nous avions Decclic, un courriel, Omnivox… Il y avait aussi beaucoup de papiers, de babillards et de bouche-à-oreille. Aujourd’hui, tout est sur Omnivox. Magie!

Aussi, la place qu’ont prise les technologies dans notre vie est grandissante. Nous pouvons travailler sur plusieurs documents en même temps sans problème; ça rend le travail d’équipe à distance beaucoup plus facile. Je trouve par contre que les technologies sont un peu envahissantes. Une amie était dans un souper de famille l’autre soir et nous parlions de notre projet d’équipe au même moment; j’en finis par me demander si ce n’est pas malsain d’être toujours connectées les unes aux autres de cette manière.

Finalement, et je pense que c’est ce qui me charme le plus, c'est que les enseignants et le personnel de soutien sont plus ouverts aux différences et aux difficultés que celles-ci peuvent engendrer. Les technologies en milieu de travail permettent aux personnes souffrant de dyslexie et de déficit d’attention d’évoluer normalement sans même que ça ne paraisse. Pourquoi le passage au cégep devrait-il être un fardeau pour elles? Je suis charmée par la direction qu’ont prise les services d’aide et j’espère qu’ils continueront d’évoluer.

Est-ce que certains d’entre vous ont fait un retour aux études? Quels ont été les ajustements à faire?

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