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Arrête de t’excuser

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Arrête de t’excuser
Crédit: Vinnikava Viktoryia/Shutterstock

Eh non, contrairement à ce que mon titre peut annoncer, ce texte n’est pas un message passif-agressif à l’endroit d’un individu de mon entourage qui s’excuserait trop.

« Ah, s'cuse-moi, je ne suis pas libre. »
« Hey, désolée hein, je ne me suis pas arrangée. »
« Ne fais pas attention à ma face, je n'ai pas eu le temps de me maquiller. »
« Oh, je m’excuse, j’aimerais passer. »
« Je m’excuse de t’interrompre, mais… »
« Je suis désolée, mais je ne suis pas d’accord. »
« Je m’excuse, est-ce que je pourrais avoir… »

Il y a fort à parier que vous vous soyez déjà excusé de la sorte par le passé. Personnellement, j’emploie ces expressions quotidiennement. Et ça, c’est sans compter les variantes suivantes :

« Oh, je suis vraiment poche là-dedans. »
« Ok, je peux le faire, mais je ne te garantis rien. »
« Je suis tellement nulle à… »
« Je te préviens, je ne réussirai sûrement pas. »

Dans le premier corpus (lol) de phrases, vous avez probablement remarqué l’emploi de l’excuse alors que le contexte ne s’y prête pas vraiment.

Dans quels contextes devrions-nous nous excuser?
 

Quand on commet un tort.
 
Crédit : Giphy

Dans tous les exemples mentionnés, l’excuse était employée soit pour justifier un comportement qui n’était en aucun cas problématique ou pour amoindrir le message à faire passer, le rendre plus doux, plus lisse, plus poli. Est-ce que c’est vraiment nécessaire?

La politesse et les excuses n’ont rien à voir quand on y pense, et cette manie que l’on a de s’excuser – et oui, c’est encore une fois un problème vécu davantage par les femmes – donne vraiment l’impression que l’on passe notre existence à marcher sur des œufs pour être sûre-sûre-sûre de ne déplaire à personne, de ne pas heurter qui que ce soit et de vivre en silence sans déranger. C’est plus fort que nous, c’est carrément internalisé, parce que si l’on ne s’excuse pas, on aura l’air bête, bossy et autres qualificatifs désagréables.

Le deuxième cas décrit est pire. Là, on avertit les autres de toutes nos faiblesses pour être ben, ben sûre de ne pas se faire juger par la suite. Parce que IMAGINEZ si la personne se rendait compte qu’on est gênée de parler en public ou qu’on n'a pas le sens de l’orientation SANS AVOIR REÇU D’AVERTISSEMENT. Les risques d’apocalypse me semblent ici fort élevés. Ça, c’est sans même oser imaginer se voir confier une tâche à laquelle on ne se sent pas totalement compétente et risquer de ne pas l’effectuer parfaitement. Damn.

Bref, je trouve ça vraiment dommage de constater que s’excuser et prévenir les autres d’avance de nos failles soient une normalité, un passage obligé. Depuis que cette pensée cogite dans ma tête, je suis devenue plus alerte aux moments où je suis moi-même victime de cette pulsion disculpatoire. Ironiquement, ce sont les excuses essentielles qui s’articulent avec moins d’aisance… Je me dis cependant que plus j’en prends conscience et plus je serai en mesure de déconstruire ce réflexe nuisible. Je l’espère bien en tout cas.

Avez-vous déjà remarqué cette mauvaise habitude? Vous excusez-vous souvent?

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