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Ma lettre aux Américains qui pleurent leur pays
Crédit: kittirat roekburi/Shutterstock

Mercredi 9 novembre 2016, une immense peur m’habitait. Je suis, plus que jamais, fière d’être Canadienne, mais je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour les Américains qui n’ont pas voté Républicain. Ils sont des millions à pleurer leur pays depuis quelques jours déjà.

Et moi, j’ai un peu perdu foi en l’humanité. Loin de moi l'envie de généraliser, car je suis bien consciente qu'une grande partie des gens ne votaient pas pour Trump mardi soir, mais le fait de penser que seulement un être humain sur cette Terre ait voté pour cet homme raciste, sexiste, misogyne et j’en passe, me met tout à l’envers. Un homme qui a utilisé la peur à son avantage pour rallier les troupes anti-terroristes à ses côtés et promettre en échange un mur qui s’érigerait entre leur pays et le Mexique. Quel homme!  

Reste que mercredi, j'étais chez moi, au Canada, et j’avais cette effroyable crainte. Je n’imagine même pas ce que doit ressentir le peuple qui vivra sous le règne de cet homme. Sachez que je vous attends les bras ouverts.

Comment sera-t-il possible dorénavant de faire croire aux enfants que les crimes commis ont des impacts sur le reste de notre vie, quand le président des États-Unis est un violeur?

Je ne comprends pas pourquoi, parmi 324 millions d’habitants, c’est cet homme qui reste le plus qualifié pour diriger la plus grande puissance mondiale. C’est désolant et épeurant. Comment cet homme a-t-il fini par se classer dans les deux candidats pour la finale? Pourquoi personne ne l’a arrêté avant? Parce qu’il a beaucoup (beaucoup) d’argent? Désolant.

Une campagne de plus d’un an, remplie de craintes, de peur, d’incompréhension, pour se terminer en vrai cauchemar. Aujourd'hui, j’ai peur pour nous tous. J’essaie de trouver des points positifs à cette élection, mais je n’en trouve aucun. Je crois qu’à ce jour, on peut s’attendre à tout. Et c’est ce qui fait peur. Espérons seulement qu’il ne mettra pas à exécution toutes ses promesses (dites-moi que ce n’est pas possible, s'il vous plaît).

Mais aujourd'hui, j’ai surtout mal à mon âme de féministe. Ce mercredi 9 novembre 2016, à mon réveil, elle a pris une débarque. J’ai mal en dedans de moi quand je constate, avec peine, que si Mme Clinton avait été un homme, les résultats seraient différents. On doit tristement en conclure qu’une partie des Américains n’est définitivement pas prête à accepter qu’une femme dirige leur pays. Ils préfèrent que ce dernier soit entre les mains d’un tel homme. Comment peut-on en venir à ce genre de conclusion aujourd’hui?

Je demande l’aide de la planète. Il est impératif que nous nous soutenions pour faire valoir les droits et l’égalité des chances des femmes. Je cris pour un monde juste et égalitaire, où il ne sera pas inimaginable, mais bien normal, de voir une femme diriger une puissance mondiale.

Vraiment, je n’aurais jamais pensé que ce pays allait être capable de reculer dans le temps à ce point. Dire que nous admettions haut et fort qu’il y avait eu des progrès. Que je n’entende personne dire que le féminisme est dépassé en 2016. La réalité nous a tous rattrapés.

États-Unis, je te demande d’ouvrir tes horizons et d’accepter l’évolution et le changement pour les prochaines élections (si jamais on s’y rend tous ensemble).

Américains, je crois que vous avez fait une erreur. Espérons seulement que cet homme se réajustera et saura rendre fier le reste du monde.

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