Aller au contenu
Confessions d’une accro au stalkage
Crédit: ImageFlow/Shutterstock

Je suis devenue une pro du stalkage. Genre, niveau détective privé. Pourtant, au début, j’ai commencé de façon soft. J’étais avide de potins : « Qui sort avec qui? Qui a laissé son chum? Qui a changé de coloc? Qui a déménagé dans une autre province? ». J’étais toujours la première à tout savoir, à être à l’affût des petits détails dans un commentaire ou sur une publication. Vraiment, c’était anodin. Mes amis me trouvaient ben drôle.


Crédit : Giphy

 
Puis, les choses ont commencé à devenir un peu plus dangereuses quand je me suis mise à stalker le gars sur qui j’avais un gros summer crush. Ce n'était pas malintentionné de retourner voir ses photos jusqu’en 2008, presque un jeu, mais je me suis ensuite mise à aller stalker les filles qui étaient sur les photos avec lui. C’est qui, elle? Elle a-tu un chum? Elle fait quoi dans la vie pour être belle de même? Sans que je ne m’en aperçoive tout de suite, ça s’est mis à devenir creepy, mon affaire.
 
Ça a vraiment mal viré quand je me suis mise à obséder sur le changement de photo de profil de la nouvelle blonde de mon ex. Je me suis mise à tout connaître de sa personne : à quelle école elle allait, dans quel programme, quels étaient ses passe-temps, ses loisirs, ses occupations. C’est un cercle vicieux : je stalkais ses amis aussi, sa sœur, name it. Je lisais tous les commentaires que son chum, mon ex, laissait sous ses photos, « Wow! Je sors avec cette fille-là, soyez jaloux! », j’allais voir si elle, elle commentait ses photos. Pis ça me rendait malade. Ça pouvait me retourner l’estomac pendant des heures quand je voyais qu’il avait commenté un « T’es belle » sous une photo.
 
Une fois, saoule sur les Internets (chose à ne jamais faire!), j’ai même été liker l’une de ses publications à elle, sur un groupe public sur Facebook, pour qu’elle ne puisse pas s’empêcher d’aller me stalker, elle aussi. Pis qu’elle se sente aussi croche que moi en voyant que son chum, mon ex, avait déjà commenté « La plus belle » sous une de mes photos de profil. Je voulais qu’elle ait de la peine comme j’en avais.


Crédit : Giphy

 
Ce n’est pas parce que j’étais encore amoureuse de lui. Ciel, non, ça m’est passé depuis belle lurette. Mais voilà, ça me fait mal quand même qu’il soit heureux. Je n’en suis pas à lui « souhaiter tout le bonheur du monde », ou autres petites tournures de phrase quétaines qui sonnent creuses. C’est moi qui, la première, aurais dû être heureuse pis qui aurais dû l’étaler dans la face du monde entier. Je suis heureuse dans la majorité des sphères de ma vie, professionnelle, scolaire, familiale, interpersonnelle, mais voilà, y’en n'a pas de gars amoureux qui vient me dire devant mes 400 amis Facebook que je suis la plus belle de la Terre entière. Je suis jalouse de leur bonheur.
 
Finalement, j’ai suivi le conseil d’amies : j’ai bloqué sur Facebook mon ex et sa nouvelle copine, parce que j’avais un problème. Je devais me protéger de moi-même et ne plus avoir accès à leur profil. J’étais une détective devenue complètement obsessionnelle qui se rendait elle-même malheureuse. C’est drôle, mais c’est surtout un peu pathétique.


Crédit : Giphy

Mais j’en viens à la conclusion suivante : c’est trop facile, de nos jours, de perdre un temps fou sur les réseaux sociaux quand on a un peu le moral à plat, et c’est facile de s’imaginer que les gens ont une vie bien plus heureuse que la nôtre quand ils se taguent dans un resto à la mode ou qu’ils ont des photos avec une belle lumière d’automne qui leur donne le teint frais. Il faut voir les réseaux sociaux pour ce qu’ils sont : un lieu d’échange et de partage où l’on peut garder contact avec des gens au loin ou avec des gens qu’on n’a même jamais rencontrés en vrai. Il ne faut juste pas en faire une maladie et ce n’est pas si facile à faire.  
 
Et vous, pratiquez-vous le stalkage compulsif? 

Plus de contenu